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8 juillet 2021 14:34
«Ki manyer Moris ?» lâche-t-il d’emblée, dans un éclat de rire, avant de revenir sur les derniers mois écoulés durant lesquels le monde du spectacle était à l’arrêt en Europe, comme dans d’autres parties du monde, crise sanitaire oblige ! «Ce retour sur scène a été terrible», nous dit le chanteur, du soleil dans la voix. Comme à son habitude, l’artiste d’Émile & Images, qui a repris ses plus grands tubes dont le fameux Les démons de minuit lors de cette fête de la Musique qui célébrait les années 80, déborde d’énergie. «Durant la semaine écoulée, j’ai donné des concerts à Fribourg, en Suisse. Puis, je suis rentré en France. Le mercredi soir, quand je suis remonté sur scène, c’était quelque chose de fou, d’incroyable ! C’était un moment de liberté», ajoute notre compatriote, tout en soulignant qu’il avait toutefois quelques interrogations par rapport à cette série de concerts. «Je me suis posé des questions. Je me suis demandé si je pouvais honorer deux heures de répertoire. Mais les choses se sont très bien passées.»
Comme tous les artistes, il le confirme : jouer devant un public n’a pas son pareil, même si durant le confinement, beaucoup d’artistes ont tenté l’expérience en ligne et se sont produits pendant des livestreams filmés. «Rien ne remplace le contact humain ! Je peux comprendre ceux qui ont fait des concerts sur les écrans pendant la Covid-19 mais je pense que les gens qui regardaient ces concerts n’entendaient pas ce qui leur était proposé parce que le cœur n’y était pas. Ils étaient concentrés sur leurs problèmes de la vie de tous les jours.»
Les mois écoulés ont été, pour lui, riches en enseignements et expériences : «J’ai profité de la période de Covid pour déménager. J’ai quitté Toulouse pour aménager à Bon Rencontre. J’y suis depuis maintenant neuf mois. Cela se passe très bien. Je suis en pleine campagne.» Entre apprentissages et nouveaux réflexes, cette période lui a surtout permis de se recentrer : «J’ai adopté deux chiens pendant cette période et cela me permettait de sortir avec eux parce qu’on avait le droit de le faire avec les animaux. Pendant deux heures par jour, j’allais ainsi me balader dans les bois avec mes chiens et cela me permettait de me vider la tête. Cela me faisait du bien.»
Bien évidemment, la musique a aussi occupé ses journées. «J’ai maintenant ma boîte de production : Belle-Mare Production. Au fil de ces derniers mois, j’ai pu ainsi finir les écritures que j’avais commencées il y a huit ans. Ce temps m’a permis de revoir les thèmes de mes chansons, d’humaniser encore plus mon album parce que la Covid m’a fait avoir un regard de compassion sur l’humanité. Durant cette période, j’étais bien loti mais il y avait d’autres personnes qui ne pouvaient pas vivre correctement et il y avait aussi des artistes qui étaient à la rue. Cela m’a touché très fort et m’aide dans l’interprétation de mes nouvelles chansons. Finalement, je dirais que j’ai composé un album qui parle à l’humanité.»
Peu importe où il est, son cœur, souligne-t-il, bat toujours pour sa petite île : «J’ai, bien évidemment, également suivi tout ce qui se passait dans mon île durant cette période difficile. Mon cœur est attaché à Maurice et dans ces moments pénibles, j’ai tenu à aider quelques Mauriciens parce que moi, j’étais bien loti et que d’autres chez moi non. C’était surtout pour qu’ils puissent donner à manger à leurs enfants.»
Le chanteur espère que la Covid sera vite maîtrisée : «Je me suis fait vacciner et je conseille à tout le monde de le faire. J’espère que les choses rentreront vite dans l’ordre à Maurice et que les artistes pourront très vite retrouver leur public. Je leur dirais aussi de ne pas hésiter à se faire vacciner pour pouvoir ensuite voyager. Je pense là aux artistes comme Alain Ramanisum et Big Frankii, entre autres. La culture mauricienne a besoin de voyager. Ils sont très attendus ici. J’ai 65 ans cette année. On va dire que j’ai encore quatre à cinq ans devant moi et je vais travailler pour que ma boîte de production, Belle-Mare Production, s’ancre bien dans la culture française, pour pouvoir imposer un Mauricien dans un proche à venir. Je veux donner à d’autres Mauriciens l’opportunité de continuer à promouvoir l’île Maurice et de faire rayonner le pays sous d’autres cieux.»
Des paroles d’un amoureux fou de son île natale...
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