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Mini-amendement : paroles d’engagés du Block 104

1 juillet 2014

Mario Robinson Jolicoeur, engagé dans l’agriculture biologique

Kashmira Banee, ingénieur en environnement

 

Statut : Membre de Rezistans ek Alternativ

 

Un mot pour décrire le mini-amendement : Victoire.

C’en est une car nous pourrons désormais participer aux élections sans être obligés de nous classifier ethniquement. Néanmoins, il y a une pointe de déception : le Best Loser System (BLS) est toujours en place.

 

Ce qui vous plaît : Pouvoir participer aux élections sans m’inscrire dans le communalisme institutionnalisé.

 

Ce qui vous gêne : Le fait qu’il ne s’agisse que d’une mesure temporaire et palliative. Le gouvernement et l’opposition avaient toute la latitude nécessaire pour mettre en place une bonne réforme électorale et la voter. Certains ont préféré perdre du temps au nom d’une alliance.

Les prochaines législatives, ça vous tente : Certainement. Mais je ne saurais vous dire si je serai candidate, pour l’instant.

 


 

Nick Comty, superviseur de production

 

Statut : Un citoyen engagé, tout simplement

 

Un mot pour décrire le mini-amendement : Déception.

Ça a été fait à la va-vite. C’était le moment de trouver un vrai consensus autour de la réforme électorale et de travailler dans le bon sens afin d’obtenir une majorité de trois quarts à l’Assemblée nationale.

 

Ce qui vous plaît : C’est, bien sûr, le fait qu’aucune candidature ne sera rejetée sur une base ethnique.

 

Ce qui vous gêne : Il y a une certaine discrimination. Ceux qui déclareront leur appartenance ethnique et ceux qui ne le feront pas ne seront pas traités de la même façon. La deuxième catégorie ne pourra pas bénéficier des sièges qui seront alloués à travers le BLS. Faudra-t-il se battre encore pour obtenir des droits additionnels ? Ça ne peut pas continuer comme ça.

 

Les prochaines législatives, ça vous tente : J’attends ce rendez-vous de pied ferme.

 


 

Mario Robinson Jolicoeur, engagé dans l’agriculture biologique

 

Statut : Sympathisant de Rezistans ek Alternativ mais aussi président de La Maison
Coeur-Ecoute de Barkly.

 

Un mot pour décrire le mini-amendement : Provisoire.

Ce mini-amendement s’inscrit fortement dans cette culture du provisoire qui va devenir permanent. Malheureusement. Pourtant, le combat de Rezistans ek Alternativ ne se limite pas à la modification d’un schedule de la Constitution. C’est une réforme de la démocratie qui est demandée.

 

Ce qui vous plaît : C’est quand même un pas positif. Ne pas avoir à stipuler sa communauté quand on s’enregistre comme candidat lors du Nomination Day, c’est une avancée.

 

Ce qui vous gêne : Rien à redire concernant le mini-amendement. J’aurais préféré un travail de fond. Mais bon, je pense que ceux qui ont travaillé dessus sont assez mûrs et réfléchis pour proposer quelque chose de bien.

 

Les prochaines législatives, ça vous tente : Ce n’est pas encore décidé. Mais, à mon âge, je crois que je vais laisser la place aux jeunes et aux femmes.

 


 

Karim  Jaufeerally, opticien

 

Statut : Un allié engagé de Rezistans & Alternativ

 

Un mot pour décrire le mini-amendement : Minimaliste.

C’est le minimum auquel on est en droit de s’attendre. L’Assemblée nationale a un devoir moral et éthique de le faire passer. Si un député vote contre, il votera contre son pays. Il faut que les élus se rendent compte qu’ils ont un devoir moral, une responsabilité historique.

 

Ce qui vous plaît : C’est une grande victoire. Le BLS devient caduc et sans intérêt.  Le Block 104 a ébranlé l’État. Notre action a servi à quelque chose. Une dose de proportionnelle est importante mais elle ne doit pas se baser sur les communautés mais sur les partis. Comme ça, même les petites formations auront leur chance.

 

Ce qui vous gêne : Le fait que certains candidats seront en mesure de déclarer leur appartenance ethnique afin de bénéficier des sièges de Best Loser. Le MMM qui veut que ses candidats signalent leur communauté, mais «under protest», je trouve ça ridicule. C’est une absurdité. Le MMM ne prend pas la bonne direction.

 

Les prochaines législatives, ça vous tente : Je pense que tous les membres du Block 104 doivent faire, à nouveau, actes de candidature.

 


 

Ça réagit !

 

 

Ashok Subron, porte-parole de Rezistans ek Alternativ : «C’est un premier aboutissement historique de notre combat et c’est une joie et une aspiration citoyenne pour une île Maurice non communale. Le second aboutissement de notre combat sera la réforme électorale.»

 

Paul Bérenger, leader du MMM : «Ce sera une séance spéciale et je souhaite que les débats se déroulent dans la sérénité. Au MMM, nous sommes fiers car nous avons fait le premier pas en 1983 lorsque le recensement ethnique de la population a été aboli. J’espère que cet amendement sera adopté à l’unanimité.»

 

Pravind Jugnauth, leader du MSM : «Il est dommage que le Premier ministre n’ait toujours pas fait circuler des copies de l‘amendement constitutionnel. Il  faut rappeler que le MSM a été écarté des discussions. »

 

Aurore Perraud, directrice de communication du PMSD : «C’est une bonne chose pour la démocratie. Nous avons décidé de voter en faveur du mini-amendement.»

 


 

Le point sur le «Transitional Provisions Bill»

 

Ça y est ! Le Conseil des ministres a avalisé le projet de loi visant à permettre aux candidats de ne pas déclarer leur appartenance ethnique lors du Nomination Day s’ils ne le souhaitent pas. The Constitution (Declaration of Community) (Temporary Provisions) Bill sera présenté, débattu et voté à l’Assemblée nationale le vendredi 4 juillet.

 

Ce mini-amendement permettra aux candidats de ne pas déclarer leur appartenance communale car il consistera à remplacer le mot «shall» par «may» dans l’article 3(1) de la première annexe de la Constitution. Néanmoins, ces personnes ne pourront pas bénéficier des sièges alloués par le Best Loser System.

 

Ce sera à l’Electoral Supervisor y Commission d’établir une moyenne du nombre d’élus des quatre communautés mentionnées dans la Constitution (en prenant en compte les chiffres des élections de 1976 à 2010). Les sièges de Best Losers seront alors partagés selon cette moyenne.

 

Une nécessité pour Navin Ramgoolam car le gouvernement mauricien s’est engagé auprès des Nations Unies concernant cette réforme électorale. Cet organisme international avait estimé que la déclaration obligatoire de l’appartenance ethnique constituait une violation des droits fondamentaux de tout candidat suite à une procédure de Rezistans ek Alternativ et de son allié

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