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Noemi Alphonse : «Ne pas se mettre la pression»

Porte-drapeau de l’équipe mauricienne et championne du monde du 100 m T54 dames, tous les regards seront tournés vers Noemi Alphonse et son équipe à partir de cette semaine. La Mauricienne sait ce que le pays attend d’elle, mais elle ne se met pas la pression. Alignée sur le 100 m, 400 m, 800 m et le marathon T54 dames, la jeune femme est pleinement focalisée sur l’échéance française. Avant son départ pour Paris, elle nous a partagé ses impressions sur ces Jeux parisiens ainsi que sur son parcours. 

Le moment tant attendu est arrivé. Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’entame de ces Jeux paralympiques ?

 

Ça va pour le mieux. Nous sommes à 80/20 : 80 % d’excitation car nous sommes bien préparés, et 20 % de stress, car cela fait deux années de suite que j’enchaîne les performances mondiales et que je ramène des médailles. De ce fait, les gens attendent des médailles paralympiques, ce qui entraîne beaucoup de pression. Le public a envie de vivre ce grand moment. Mais ce n’est pas parce que je suis médaillée mondiale que je serai obligatoirement médaillée paralympique. Ça ne marche pas comme ça. Tous les compteurs sont à zéro, même pour ceux qui ont déjà été médaillés. Lorsqu’on accède à la finale, ce sont les meilleurs qui sont là, et tous veulent produire le meilleur résultat. Cependant, il ne faut pas se mettre la pression. Nous connaissons nos objectifs et voulons ramener cette médaille, mais il faut nous laisser prendre du plaisir dans ce que nous faisons à l’entraînement et en compétition, sans aucun stress.

 

Votre parcours depuis vos débuts en 2015 a été parsemé de difficultés, d’obstacles et de moments de doute. Que ressentez-vous lorsque vous regardez en arrière ?

 

Quand je repense à mon parcours, jamais je n’aurais pensé recevoir autant de reconnaissance à Maurice grâce à mes performances. À mes débuts, je ne savais rien du handisport. Ma seule expérience sportive était le judo, que je pratiquais à l’âge de 8 ans. Jean-Marie Bhugeerathee m’a initiée à la course en fauteuil, et ce fut un parcours très difficile, car j’ai commencé à 19 ans, alors que mes concurrentes avaient débuté à 5 ou 6 ans. J’avais des années de retard à rattraper en peu de temps. Ce fut un travail formidable au prix d’énormes sacrifices et de persévérance. Je dois dire que tous ses efforts nous ont permis de ramener des médailles et des records africaines. Ma collaboration avec Jean-Marie Bhugeerathee est formidable. Il y a une bonne entente, et on se comprend. C’est un coach exceptionnel que beaucoup d’athlètes aimeraient avoir.

 

Vous êtes au centre de l’attention depuis presque une décennie. Comment gérez-vous cette notoriété ?

 

C’est à la fois une motivation qui vous pousse à aller encore plus loin, mais par moments, c’est aussi une pression. Néanmoins, je le prends positivement, comme un encouragement. Si, pendant toutes ces années, il y a des gens qui nous suivent, ça montre qu’il y a des personnes qui croient en nous et en notre potentiel. Je les remercie pour leur soutien pendant toutes ces années. Je leur suis très reconnaissante et leur demande de continuer à nous suivre, car il reste encore du chemin à parcourir.

 

Qu’est-ce qui a changé après les Mondiaux de Kobe ?

 

À chaque performance, chaque médaille et record d’Afrique, c’est une nouvelle Noemi qui voit le jour. Je suis encore plus déterminée et motivée à me surpasser, surtout après le titre mondial au Japon. J’espère pouvoir rééditer cette performance lors de ces Jeux, tout en continuant à inspirer les jeunes.

 

Paris 2024 sera votre deuxième participation aux Jeux paralympiques. Comment allez-vous aborder cet événement ?

 

Ce sera étape par étape. Je ne pense pas à la finale, mais à l’épreuve qui m’attend. Je commence la compétition par le 800 m, donc je me concentre d’abord sur cette épreuve, puis sur la demi-finale et la finale. Donc, step by step, pas tout d’un seul coup. J’avais adopté la même méthode aux Jeux de Tokyo en 2021, ce qui m’a permis d’atteindre la finale. Cette méthode fonctionne, et je vais adopter la même approche à Paris. Nous avons beaucoup travaillé, physiquement et mentalement, et j’ai envie de retrouver le même état d’esprit qu’à Tokyo. Si je parviens à combiner ma forme physique actuelle et cet état d’esprit, nous serons en mesure de réaliser des choses exceptionnelles.

 

L’expérience de Tokyo vous a-t-elle beaucoup aidée ?

 

Effectivement, Tokyo a été une expérience unique, tant sur le plan sportif qu’humain. Les Jeux se déroulaient durant la crise sanitaire, sans public, alors qu’à Paris, ce sera différent. Si nous parvenons à avoir autant de spectateurs que lors des Jeux olympiques, ce sera extraordinaire, et j’espère que cette ambiance sera un atout supplémentaire pour moi.

 

Avez-vous un message pour les Mauriciens ?

 

J’invite les Mauriciens à nous suivre. Les Jeux démarrent le 28 août avec la cérémonie d’ouverture et prendront fin le 8 septembre. Suivez-nous durant le défilé. La majorité d’entre nous entreront en compétition à partir du 1er septembre et continueront les jours suivants. Encouragez-nous, et même si nous n’aurons pas trop le temps de répondre, vos messages nous feront beaucoup de bien et nous motiveront encore plus à faire honneur au pays.