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Quand la marmite politique bouillonne en France

«Il y a une atmosphère assez pesante car une grande partie des Français craint l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Ce qui serait une catastrophe ! Dans les restaurants, à la pause clope, au café, partout et tout le temps, il n’y a que ça dans la bouche des gens», confie notre compatriote Bradley Chan Tsun Ching.

Après la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin en France, la période de dépôt des candidatures pour le premier tour des législatives a ouvert le 12 juin.  Le premier tour se tient le 30 juin et le second le 7 juillet. Après la dissolution,  le président Emmanuel Macron tente de (re)séduire les Français. Lors d’une conférence de presse ce mercredi, il a appelé au rassemblement des «bonnes volontés» pour dire «non aux extrêmes».

«Un coup de tonnerre politique», «un séisme» ou encore «le chamboule-tout politique en France»... C’est ainsi que les médias français ont qualifié la situation sur l’échiquier politique de l’Hexagone après les récents événements qui sont venus tout bouleverser. Car après les résultats des élections européennes le dimanche 9 juin, marquant le triomphe du Rassemblement national, et avec la surprise de la dissolution de l’Assemblée nationales, les dates des législatives annoncées, les négociations et les retournements, les coups d’éclat s’enchaînent sur cette scène politique où les mouvements des pions font l’objet de toutes les attentions.

 

Les résultats des élections européennes 2024 ont ainsi entraîné des conséquences. Avec 31,37 % des voix et 30 élus au Parlement européen, le Rassemblement national, mené par Jordan Bardella, devance de loin les autres candidats. La liste de Jordan Bardella a atteint un score record, faisant mieux que lors des précédentes élections européennes de 2019, dominant largement la majorité présidentielle menée par Valérie Hayer qui récolte 14,60 % des suffrages. La liste Parti socialiste/Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, arrive en troisième position, devant celle de La France insoumise. Les résultats des élections européennes ont ainsi confirmé la poussée annoncée des partis d’extrême droite. Plusieurs d’entre eux ont dominé les scrutins des élections européennes, notamment en France, en Allemagne ou en Italie. Face à ces résultats, le président français Emmanuel Macron a annoncé, le soir même des résultats, la dissolution de l’Assemblée nationale. «J’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote», a-t-il déclaré. Des élections législatives anticipées se tiendront donc le 30 juin et le 7 juillet. La dissolution de l’Assemblée nationale, qui vise à régler dans un régime parlementaire, en recourant aux électeurs, un différend qui oppose le gouvernement et le Parlement, est la sixième sous la Ve République, et ne s’est présentée que huit fois en plus de 100 ans. La dernière, en 1997, avait été décidée par Jacques Chirac.

 

«Inquiétude»

 

Après le succès du RN et la dissolution de l’Assemblée nationale, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes. Une mobilisation s’est ainsi créée en réaction au triomphe du RN et un rassemblement contre l’extrême droite a eu lieu dans la soirée du lundi 10 juin à la Place de la République, à l’appel de syndicats étudiants et d’organisations de jeunesse de partis politiques, au lendemain de l’annonce d’Emmanuel Macron. Ce dernier a, de son côté, lancé la campagne de la majorité ce mercredi 12 juin en expliquant la dissolution mais aussi en dressant le bilan de son gouvernement, en défendant sa vision et en mettant en avant les incohérences chez ses adversaires. «C’est un fait politique qu’on ne saurait ignorer», a estimé Emmanuel Macron, en commentant les résultats des élections européennes et en soulignant «l’inquiétude» des électeurs sur les questions de sécurité, d’immigration, de pouvoir d’achat. «À tous ces messages, nous ne pouvons rester indifférents ou sourds, et nous devons apporter une réponse démocratique», a souligné le président français en estimant que seule une dissolution pouvait permettre «la clarification des choses».

 

Lors de sa conférence de presse, Macron a dit penser aux Français et à leurs attentes : «Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027. Je veux un gouvernement qui puisse agir pour répondre [aux] exigences des Français...» Proposer des élections législatives anticipées, pour lui, «c’est permettre de gouverner à des forces politiques qui ont été choisies par les Françaises et les Français (...) Le sursaut, c’est pour maintenant !» a-t-il exhorté. Concernant les interrogations autour d’une éventuelle démission de sa part en cas de défaite aux élections législatives, Emmanuel Macron a balayé cette idée : «C’est absurde.»

 

Bien évidemment cette actualité politique est suivie de près en France comme ailleurs. Notre compatriote Bradley Chan Tsun Ching, installé en France et porte-parole outre-mer des jeunes de la majorité présidentielle et conseiller parlementaire au Sénat, scrute tout ce qui se passe avec beaucoup d’attention. «Les résultats des dernières élections européennes sont assez catastrophiques. Nous perdons une dizaine de députés au Parlement européen. Pour ma part, j’ai aussi un sentiment de colère. Je ne comprends pas comment un parti anti-européen a gagné des élections européennes, alors que notre idéologie pro-européenne, qui nous a permis de tenir, notamment face à la crise de la Covid, n’a pas su séduire. Il ne faut, toutefois, pas oublier que les chiffres représentent une contestation, c’est un vote anti-Macron, mais pas pro RN», nous confie le jeune homme.

 

Et qu’en est-il de l’ambiance dans son pays d’adoption depuis ce séisme politique ? «C’est un joyeux bordel ! Dans la sphère politique, c’est la panique au niveau de tous les bords. On voit les nouvelles alliances se faire et on peut, surtout, voir se dessiner la tripolarisation du paysage politique français. Entre la gauche anti-républicaine et l’extrême droite, le centre tente de s’élargir. Il y a une atmosphère assez pesante car une grande partie des Français craint l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Ce qui serait une catastrophe ! Dans les restaurants, à la pause clope, au café, partout et tout le temps, il n’y a que ça dans la bouche des gens», poursuit Bradley Chan Tsun Ching qui ne va rien rater des différentes étapes de cette campagne électorale éclaire.

 

«J’en appelle aux Français de l’île Maurice... Allez voter, faites une procuration, mais votez ! Et croyez-moi, la vie que vous menez à Maurice est intrinsèquement liée à la politique française. Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’euro a chuté, les marchés s’affolent. Et je me permets de vous le demander : comment pouvez-vous apprécier de vivre dans un pays comme l’île Maurice en laissant l’extrême droite prendre le pouvoir en France ? Connaissant l’histoire des Mauriciens et l’histoire du monde. Réveillez-vous ! Ne laissez pas le pays des lumières et de Victor Hugo devenir le pays du racisme et du populisme», lance Bradley.

 

Cette campagne électorale s’annonce donc courte et intense, et d’ici la date des législatives, le gouvernement actuel a la charge de la gestion des affaires courantes alors que le pays a connu un sacré coup... de tonnerre politique !