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Sohil Choytooa, 21 ans, fait une sortie de route mortelle à Isidore-Rose - Son père Ajay : «Ti pou kapav sap lavi mo garson si lapolis ti less nou koste ek so loto sa swar-la»

1 septembre 2024

Son fils a quitté ce monde mais pas son cœur. L’expression du visage d’Ajay Choytooa en dit long sur la souffrance qu’il éprouve en ce début de matinée du 29 août, jour où il doit dire adieu à son enfant. Les funérailles de Sohil sont prévues dans deux heures à l’incinérateur de Beau-Champ. La ruelle qui mène au domicile des Choytooa, à Trou-d’Eau-Douce, est déjà envahie de voitures. Les parents, proches et amis sont venus en grand nombre pour soutenir sa famille dans ce moment très difficile. 

 

Sohil Choytooa, 21 ans, a succombé à ses blessures après un tragique accident de la route survenu dans la soirée du 27 août. La voiture qu’il conduisait a fait une sortie de route pour terminer sa course dans un champ de cannes à Isidore-Rose. La police a découvert sa dépouille sous le véhicule quelques heures plus tard lors du remorquage.

 

Depuis le drame, sa famille est complètement abasourdie. Les propos d’Ajay mélangeant tristesse et incompréhension, en témoignent. Ce chauffeur de taxi est convaincu que son fils serait peut-être encore en vie s’il avait reçu des soins urgents dans les minutes ayant suivi ce tragique accident de la route. «Ti kapav sap lavi mo garson si lapolis ti less nou koste ek so loto sa swar-la», ressasse l’homme de 52 ans. Il ajoute avec émotion : «Kapav mo garson ti pou ankor vivan. SAMU ti pou fini sap so lavi si nou ti kone ki li ti ankor anba so loto apre sa aksidan-la.»

 

Des policiers se sont rendus sur les lieux du drame vers minuit. Sur place, ils ont retrouvé une Toyota grise dans un champ de cannes avec des dégâts considérables. Il y avait également des débris sur la route. Selon la police toujours, la voiture était «unattended», c’est à dire que le conducteur était introuvable. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que la route était trempée à ce moment-là. La police a mis un «sentry» sur place comme le veut la procédure.

 

L’enquête indique que c’est à 8h20, le lendemain, que le corps du conducteur a été retrouvé coincé sous sa Toyota alors que la police procédait au remorquage du véhicule. Sohil Choytooa avait déjà rendu l’âme. Le rapport d’autopsie indique qu’il a succombé à un «shock due to multiple injuries». La victime revenait de Flacq lorsque l’impensable s’est produit vers 23h40. «Li ti sorti kit enn kamarad. Monn gagn enn call 15 minit apre. Mo garson ti double enn so kamarad kan li ti pe retourn lakaz. Se kamarad lamem kinn dir nou ki mo garson inn fer aksidan sa swar-la», raconte Ajay. Paniqué, l’habitant de Trou-d’Eau-Douce et d’autres proches se sont immédiatement rendus sur les lieux de l’accident à Isidore-Rose. «Lapolis ti deza laba. Loto mo garson ti anbalao. Nou finn rod li me nou pann trouv li.»

 

L’ami de Sohil avait déjà ramassé son portable sur l’asphalte. «Mo ti panse ki mo garson inn resi sorti depi so loto. Ki linn bes so vit pou fer sa. Mo ti panse ki li pe kasiet dan karo kann akoz li per. Lapolis ti pe anpes nou koste ek so loto dan sa moman-la. SAMU ti pou kapav sov so lavi si lapolis ti less nou devir loto-la sa swar-la», répète Ajay. La police précise que tous les protocoles ont été respectés ce soir-là. La voiture, dit-elle, n’a pas été remorquée en pleine nuit pour des raisons de sécurité.

 

Sohil était le benjamin de sa famille. Il avait deux sœurs aînées. Son père avance qu’il était un bon vivant, très jovial et apprécié de son entourage. «Li ti sipoze al fer test pou lisans taxi biento», souligne son père. Le destin en a, hélas, décidé autrement. 

 

La route fait deux autres victimes

 

Sohil Choytooa est la 69e victime des accidents de la route depuis le début de l’année. Deux autres personnes ont perdu la vie durant la semaine écoulée. Ashwind Augnoo, 40 ans, a succombé à une septicémie le 27 août après deux mois d’hospitalisation. Cet habitant de Roches-Noires avait été admis à l’hôpital à la suite d’un accident survenu dans la soirée du 16 juin dans sa localité. Il pilotait une moto ce soir-là. Deux jours plus tôt, Ramdharry Ramnarainsing, 64 ans, a également rendu l’âme à la suite d’un accident. Cet habitant de Lallmatie a été fauché mortellement par un motocycliste alors qu’il était à pied dans une rue de sa localité. L’autopsie indique qu’il a rendu l’âme suite à des «cranio cerebral injuries». 

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