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Solanza Glover : mon rêve sucré

4 juillet 2022

Solanza Glover nous présente quelques-unes de ses créations.

Une histoire de passion : «Mon amour pour la pâtisserie existe depuis que je suis toute petite et c'est en voyant ma demi-soeur Mary-Jane faire des gâteaux que mon intérêt pour ce monde a grandi. J'ai voulu apprendre avec elle et j'ai essayé plusieurs fois : des fois, ça marchait et d'autres fois, non. Tout a pris une autre dimension quand j'ai été rendre visite à mon frère Savico (Basset-Rougé) en Australie, où sa réputation de professionnel n'est plus à faire. Quand j'ai commencé à travailler avec lui, dans sa pâtisserie (il est à la tête de Le Bon Choix, une chaîne de boulangeries-pâtisseries), j'ai tout de suite compris que ce monde était aussi fait pour moi. Pendant de longues années, j'ai fait des allers-retours en Australie et je prenais toujours du plaisir à évoluer dans cet univers avec mon frère. Il y a plusieurs années, je m’étais lancée et j’avais créé ma pâtisserie, Secret gourmand, qui se trouvait à Roches-Brunes et que je gérais à l'époque avec le père de ma fille. Après cette étape, tout au fond de mon coeur, malgré les années qui se sont écoulées, j'ai toujours eu envie de me relancer parce que ça me manquait énormément. Pour moi, ce n'est pas une question d'argent mais de passion ; j'aime cela, j'aime pâtisser et je prends beaucoup de plaisir à le faire. J’aime aussi apprendre. J'ai commencé à travailler très tôt, à l'âge de 15 ans, mais cela ne m'a jamais empêchée de continuer à apprendre.»

 

Le déclic qui a provoqué mon come-back : «Le 31 octobre 2021, j'ai ressenti un truc fort. C’est ma maman Lise qui a provoqué ce déclic en moi. C'était son anniversaire et je lui avais fait un gâteau aux trois chocolats. Et elle m'a lancé : “Fi, recommence à faire des gâteaux.” Quand elle a coupé son gâteau, elle a fait le vœu que je redémarre dans ce domaine. Ses mots ont résonné en moi et je me suis dit : “O.K.” Je sentais au plus profond de moi-même que c'était le moment, après 10 ans, de retenter cette aventure, mon rêve sucré de toujours. Je n'avais rien : pas d'endroit approprié pour donner vie à cette envie de recommencer à faire de la pâtisserie. Mais un matin, en me réveillant, j’ai senti que je devais tenter le tout pour le tout. J'ai dit à mon époux Brian (le fils de feu l’ancien chef juge sir Victor Glover et qui est aussi avocat) que je me lançais dans cette aventure. Il m'a dit : “J’espère que ce n'est pas pour deux jours et que c'est pour de bon cette fois.” Je faisais de temps en temps des gâteaux pour la famille et pour des amis mais je n'avais jamais pensé à le faire à grande échelle. Finalement, j'ai foncé, j'ai pris une pièce dans la maison et j'ai créé mon espace à moi, mon atelier, où tout s'enchaîne depuis. Aujourd'hui, je ne compte plus m'arrêter. Dans mon petit monde, je fais mes gâteaux avec beaucoup d'amour. Je propose surtout des entremets :
trois chocolats ou framboise-passion, ou encore vanille, framboise, chocolat blanc, entre autres. Je vends aussi beaucoup de red velvets et le white forest a également du succès. Pour moi, la pâtisserie, c'est comme de l'art.»

 

Mon petit monde : «Ma pâtisserie, aujourd'hui, s'appelle Solanza Glover, pâtisserie fine et elle est basée chez moi, à Saint Antoine, Goodlands. C'est mon petit monde et depuis décembre, je n'arrête pas. Quand je me suis lancée, je m'étais dit que j'aurais peut-être une quinzaine de gâteaux à faire pour commencer mais je me suis retrouvée à faire 273 bûches de Noël. C'était un vrai challenge. Quand je parlais à mon frère au téléphone, il me disait que je devais aller dormir. Il était 4 heures du matin et je bossais toujours. J'ai pu compter sur l'aide d'une très bonne amie à moi, Vanessa. On s'est retrouvées aux petites heures du matin à couper des cartons pour faire les boîtes pour la livraison. C'était quelque chose mais c'est tellement gratifiant de se donner et de s'investir dans quelque chose qui nous procure du plaisir. C'est mon cas et je suis extrêmement heureuse de m’être écoutée, d'avoir écouté mon coeur, pour me donner une autre chance, pour me prouver à moi-même et à ceux qui ne croyaient pas en moi que je peux le faire. Aujourd'hui, j'ai trouvé mon rythme et chaque jour est rempli de surprises. Je suis fière de moi et très heureuse. Les gens peuvent consulter ce que je propose sur Facebook et Instagram en tapant Solanza Glover. Je suis aussi joignable sur le 5257 5624.»

 

Au four et au moulin : «Je suis très exigeante avec moi-même mais je suis contente et très bien quand je suis dans mon atelier. Je pense aux gâteaux, je les prépare, je réponds aux commandes et je livre aussi. Certains viennent de loin récupérer leur commande. Je suis déjà à travailler sur ce que je vais proposer pour la fête de l’Assomption en août.»

 

Un amour fraternel très fort : «Entre mon frère Savico et moi, il y a un lien fort, une grande complicité. Et si aujourd'hui, ma pâtisserie est bien sur les rails, c'est surtout grâce à l'aide, à l'appui, au soutien et aux conseils de mon frère. Il n'y a pas d'heure, pas de jour, et ce, bien qu'il soit loin en Australie, avec le décalage horaire, où je ne le sollicite pas pour avoir son regard et son avis. Il m'a conseillée, il m'a parlé de sa conception du métier et de ce qu'il attendait de moi car Savico a fait son chemin dans le domaine, il s'apprête à internationaliser sa franchise Le Bon Choix et je savais qu'il savait ce qu'il disait. À un moment, j'ai eu peur, parce que je sais qu'il a l'œil et qu'il est exigeant. Jusqu'à ce matin (le jour de l'interview), il me disait : "Tu fais comme ça, ça doit être comme ça." Je sais qu'il me montre tout bonnement comment je dois faire pour m'améliorer, être à la hauteur et répondre aux exigences pour offrir des produits de qualité. J'apprends énormément et tous les jours avec lui. J'avais un manque de confiance en moi et je l'ai retrouvé après beaucoup d'années. Son avis est très important pour moi. Des fois, je ne réalise même pas qu'il peut avoir des réunions et être lui-même au four et au moulin quand je l'appelle mais il répond toujours présent, peu importe l'heure et le décalage horaire, quand je le sollicite. Des fois, je l'appelle et je continue encore et encore parce que tant qu'il ne me répond pas, je ne vais pas lancer ma production. Il approuve mes gâteaux et cela m'encourage. Ça n'arrête pas sur WhatsApp. Il m'écoute quoi qu'il arrive et c'est apaisant et réconfortant pour moi.»

 

Ma famille, mes proches, mes clients... Mes sources d'encouragement : «Rien n'est acquis dans la vie. Il faut toujours se battre et quand on est soutenus, ça nous pousse à nous surpasser. Certes, c'est difficile. Mais dans la famille, on a un caractère assez fort. Il y a des doutes mais tout de suite, je pense à mes clients qui sont devenus ma famille. J'ai une cliente qui fait la route de Rivière-Noire jusqu'au Nord pour prendre son gâteau préféré et m'encourager. Ma famille m'épaule aussi beaucoup. Ma fille Stalia, qui a 18 ans, ma belle-fille Julia, qui a 17 ans, mon époux Brian qui, je sais, est fier de moi – il fait même du marketing pour moi auprès de ses collègues et est fan de tout ce qui est à la vanille –, ma mère Lise, ma tante Winnie qui vit en Angleterre et m'aide pour mes décorations, ma deuxième maman que j'appelle Mamandine, ma belle-mère Ginette Glover, et tous mes amis qui me soutiennent sont ma force. Le fait d'avoir perdu ma soeur Blydie et mon frère Flavio m'a aussi forgée. Ils me portent. J'ai aussi une pensée spéciale pour mon beau-père sir Victor Glover qui a toujours été là pour moi.»

 


 

Les paroles d'un frère

 

«Quand Solanza m'a parlé de son désir, de son rêve, je lui ai d'abord dit que c'est un métier qu'il faut aimer. Ce n'est pas qu'un travail, qu'un métier. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'il s'agit aussi d'amour et d'émotion. Je lui ai dit : “Si tu veux faire de la bonne pâtisserie et donner du goût aux gens, tu dois d'abord savoir ce que les gens recherchent, ce qu'ils aiment et non pas ce que tu aimes toi.” La pâtisserie que j'ai choisi de faire et que j'ai voulu que ma soeur fasse privilégie le goût», nous confie Savico Basset-Rougé qui se trouvait à Maurice au moment de l'interview.

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