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Températures records dans le monde : SOS chaleur !

«En Californie, nous subissons ces vagues de chaleur depuis quelques années déjà, comme en témoignent les importants incendies de forêt et la grave sécheresse qui sévit chaque année dans l’État», nous confie notre compatriote Melvin Moothen.

Des températures records ont affecté plusieurs parties du monde ces derniers jours, de l’Europe à la Chine en passant par les États-Unis. Cette conséquence directe du réchauffement climatique inquiète et les différents pays tirent la sonnette d’alarme...

Attention : alerte canicule ! Les thermomètres s’affolent. Les températures affichent 40°C et parfois plus. Les feux de forêts menacent, la sécheresse sévit et les inconforts, les malaises et les décès dus à la chaleur se multiplient. Une vague de chaleur déferle en ce moment sur plusieurs pays et des températures records ont été enregistrées ces derniers jours dans plusieurs parties du monde. Conséquence directe du réchauffement climatique, ces dérèglements provoquent ainsi un temps inhabituel caractérisé par des pics de températures de plus en plus élevés.

 

Et ces derniers jours, le phénomène s’est accentué et de nombreux pays à travers le globe continuent d’enregistrer des fortes hausses du mercure. Selon les professionnels, la planète a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré. Et d’après les médias et les sites d’informations, ces derniers temps, la température moyenne journalière de la planète a atteint des sommets inégalés dans les archives modernes conservées par deux agences climatiques, aux États-Unis et en Europe. Jennifer Francis, scientifique principale au Woodwell Climate Research Center, estime que les thermomètres ont affiché les températures les plus chaudes que la planète ait connues sur une période beaucoup plus longue, «remontant probablement à au moins 100 000 ans».

 

Les données sont inquiétantes et donnent la chair de poule. Ainsi, durant les jours écoulés, l’Italie a frôlé des records en côtoyant 43°C à Tarente, dans les Pouilles, et à Agrigente, en Sicile.

 

On se souvient que c’est dans cette même île que la température la plus chaude du pays a été enregistrée en août 2021, avec 48,8°C. Les analyses démontrent aussi que la chaleur des océans a été sans précédent. Selon l’Organisation météorologique mondiale, le monde subit les effets du réchauffement climatique combinés au phénomène El Nino. «Le monde brûle des combustibles fossiles et rejette des polluants qui réchauffent la planète, ce qui entraîne un réchauffement constant des températures mondiales. Ce phénomène entraîne des vagues de chaleur plus intenses, ainsi qu’une série d’autres conséquences, telles que des conditions météorologiques plus extrêmes, la fonte des glaciers et l’élévation du niveau des mers», a expliqué l’organisme. «Nous avons donc un monde naturellement chaud et un signal de changement climatique de plus en plus chaud», a déclaré Friederike Otto, maître de conférence en Sciences du climat à l’Institut Grantham pour le changement climatique et l’environnement, au Royaume-Uni.

 

Plusieurs pays, à l’instar de l’Italie, sont donc en alerte. Durant la semaine écoulée, la France, particulièrement le sud-est du pays, était en alerte canicule alors qu’une partie de l’Europe était écrasée par des températures extrêmes. Le seuil des 40°C a même été franchi à 14 heures le mardi 18 juillet à Serralongue, dans les Pyrénées-Orientales. «Il s’agit d’un record absolu pour cette station ouverte en 1985», souligne Météo-France. Un record pulvérisant les 37,0°C enregistrés le 22 août 2012. Aux États-Unis également, la situation est inquiétante. Une importante vague de chaleur a affecté l’Ouest américain et une grande partie du sud des États-Unis avec des températures allant jusqu’à 47°C dans certaines villes, comme à Phoenix. Les autorités ont ainsi parlé de situation «extrêmement dangereuse», en évoquant le fait que d’autres pics sont à prévoir.

 

Réchauffement de la planète

 

Le Mauricien Melvin Moothen, installé au pays de l’Oncle Sam, nous raconte comment cela se passe là-bas. «Les vagues de chaleur qui sévissent actuellement, non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe et dans le monde entier, sont les conséquences des effets du changement climatique et du réchauffement de la planète. En Californie, nous subissons ces vagues de chaleur depuis quelques années déjà, comme en témoignent les importants incendies de forêt et la grave sécheresse qui sévit chaque année dans l’État. Les effets du réchauffement planétaire et du changement climatique sont observés dans le monde entier, qu’il s’agisse de sécheresses, d’incendies de forêt ou de précipitations extrêmes. Le week-end dernier, de fortes précipitations ont provoqué des inondations qui ont causé la mort de cinq personnes en Pennsylvanie», témoigne le jeune homme qui suit cette actualité de très près.

 

«Il y a quelques semaines, le Canada a connu d’importants incendies de forêt qui ont provoqué une épaisse fumée dans les régions avoisinantes des États-Unis, comme New York et Chicago. J’étais en voyage à New York, il y a deux semaines, et j’ai pu constater de mes propres yeux les restes de fumée qui sont préjudiciables à la santé humaine. Les gens portaient à nouveau des masques dans la ville. Sans parler des fortes turbulences que j’ai subies sur le vol de Los Angeles à New York», raconte notre interlocuteur avant de poursuivre sur les conséquences des températures élevées sur la vie de tous les jours. «Les vagues de chaleur ne sont pas seulement une menace pour l’existence humaine avec près de 700 décès enregistrés chaque année aux États-Unis, mais aussi pour l’économie, car les pays se développent plus lentement, les travailleurs ayant tendance à bosser moins d’heures, en particulier les emplois à forte intensité de main-d’œuvre tels que les travailleurs de la construction ou les ouvriers. Ce qui a un impact sur la croissance économique. En outre, l’agriculture subit les effets négatifs des sécheresses alimentées par la chaleur, ce qui se répercute sur les cultures et la chaîne d’approvisionnement alimentaire. De plus, la consommation d’énergie monte en flèche pendant ces périodes, car de plus en plus de personnes et d’entreprises utilisent des climatiseurs et des équipements de refroidissement, ce qui peut entraîner une hausse des coûts énergétiques ou, pire encore, des pannes d’électricité, ce qui a un impact sur l’activité économique. Ici, en Californie, nous avons connu des pannes d’électricité qui ont duré plusieurs jours dans certaines régions.»

 

Pour Melvin, l’utilisation des climatiseurs n’est pas une solution à long terme : «Si la climatisation permet de minimiser les effets d’une vague de chaleur, elle n’est pas la solution. Certaines régions ne sont même pas équipées de climatiseurs ou n’ont pas les moyens de s’en procurer. D’autre part, on nous demande d’économiser l’énergie pour éviter les pannes de courant. Que pouvons-nous faire ? En tant que société, nous devons être plus soucieux de l’environnement et prendre des mesures comme la conservation de l’eau, qui est une ressource rare et irremplaçable. Je pense à la conservation de l’énergie, au recyclage et à bien d’autres adaptations de notre mode de vie. Si tout le monde commence à prendre ces décisions conscientes, nous nous en porterons mieux.»

 

Voilà quelque temps déjà que notre compatriote a développé une nouvelle façon de vivre face à la situation : «Certaines des choses que je fais pendant ces vagues de chaleur intense sont essentielles. Par exemple, je m’hydrate tout au long de la journée et je m’assure de rester à l’intérieur pendant les pics de chaleur afin d’être moins susceptible de contracter des maladies qui y sont liées.» Pour lui, des petits gestes au quotidien peuvent aider. «Je réduis ma consommation d’énergie pendant les heures de pointe, par exemple, en éteignant mon ordinateur et ma télévision et en n’utilisant pas d’appareils à forte consommation d’énergie, comme le four. En outre, j’ai l’habitude de fermer tous mes fenêtres, stores et rideaux pour garder la fraîcheur dans mon appartement pendant la journée et de faire fonctionner un ventilateur la nuit pour dormir confortablement. Je m’assure que mes appareils sont correctement chargés et je garde un paquet de secours avec de l’eau, de la nourriture, des piles, etc., en cas de panne de courant. Ici, en Californie, nous sommes sujets aux tremblements de terre, c’est pourquoi j’ai préparé un kit antisismique. Je recycle beaucoup : plastiques, cartons, entre autres. Et plus récemment, la ville a mis en place une loi pour séparer les déchets compostables des déchets ordinaires afin de respecter l’environnement. J’ai réduit ma consommation d’eau, par exemple en prenant des douches plus courtes, en utilisant des lave-autos sans eau, etc...», souligne notre compatriote qui espère que les Mauriciens font ce qu’il faut pour limiter les dégâts dans le cas où l’île deviendrait aussi une victime des vagues de chaleur.

 

«Les Mauriciens doivent être plus attentifs à leurs actions. Lors de mon dernier voyage en décembre, j’ai été témoin de beaucoup de gaspillage, qu’il s’agisse de l’utilisation inutile de l’eau ou du dépôt d’ordures partout. À  l’endroit même où vivent mes parents et où j’ai grandi, les gens se débarrassent des appareils usagés et de tous leurs déchets dans un petit ruisseau qui n’a presque plus d’eau. C’est vraiment bouleversant de voir des choses comme ça. Les gens doivent devenir plus conscients de l’environnement. Ils doivent également envisager le recyclage. L’île est un trésor naturel. Nous devons être proactifs et non réactifs. Chaque petit geste compte et permettra d’éviter tous les problèmes auxquels le reste du monde est confronté. Le niveau de la mer monte rapidement, l’île sera sujette à des cyclones plus intenses, à des tsunamis et à des inondations. Faites votre part !» conclut-il en pensant également à tous ces pays qui subissent actuellement d’importantes vagues de chaleur...