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Tuées atrocement par des proches : le tragique destin de deux femmes

27 août 2019

Tiannesela Perrine poignardée par son ex-compagnon : ses parents entre choc, tristesse et révolte

 

Les traits tirés, la mine défaite, les yeux gonflés d’avoir trop pleuré, Marie Louise Perrine est au désespoir. Tenant son petit-fils Marvin dans ses bras, serré contre son cœur, elle repense sans arrêt aux derniers instants que sa fille Marie Tiannesela Perrine, appelée Tiannecy par ses proches, a passés sur cette Terre. Ainsi qu’à ses derniers mots : «Mami pran Marvin.» âgée de 22 ans, elle tenait son fils d’un an dans ses bras à ce moment-là. Elle a été poignardée mortellement par son ex-compagnon sous les yeux de deux de ses trois enfants, le mardi 20 août, chez elle à Pointe-La-Gueule, à Rodrigues. 

 

La mère et le père de la victime sont effondrés.
 

 

Ce jour-là, Marie Louise Perrine, 42 ans, maman de quatre enfants, dont un bébé, est en train de coucher ce dernier lorsqu’elle entend son petit-fils de 5 ans crier. Elle se précipite hors de sa chambre pour voir ce qui se passe quand elle entend également sa fille hurler. Peu après, elle voit cette dernière arriver vers elle péniblement, saignant de l’abdomen, tenant son fils d’un an dans ses bras. «Soz inn pik mwa», lance Tiannecy avant de s’effondrer dans la cour.

 

Jean Maurice Collet, 30 ans, fraîchement libéré de la prison de Pointe-La-Gueule, où il était on remand depuis une deuxième tentative de suicide il y a quelques mois, a attendu, en embuscade, que son ex-compagne revienne du village voisin. Elle s’y était rendue pour récupérer leur fils aîné de 5 ans à l’école maternelle. Tiannecy, lasse des accès de violence du père de ses enfants et de ses tentatives de suicide, s’était séparée de lui depuis son entrée en prison. Mais lui, ne l’a pas supporté. Ce jour-là, quand la jeune femme est arrivée à proximité de la maison familiale, il s’est jeté sur elle et lui a assené deux coups de couteau à l’abdomen. Surprise, elle n’a pu se défendre, d’autant qu’elle tenait son bébé d’un an dans ses bras. Le présumé meurtrier a ensuite laissé l’arme sur place avant de prendre la fuite. Il est toujours recherché (voir hors-texte).

 

«Li bizin paye»

 

«Avan mo tifi riss so leker enn dernie fwa devan mwa ek so trwa zanfan, so tifi 3 an ti avek mwa kan linn agrese, linn dir mwa pran so ti baba», confie Marie Louis, bouleversée. Depuis cet instant, elle n’a pas encore posé Marvin. Elle tient à honorer la dernière volonté de sa défunte fille. Elle allaite même son petit-fils au sein comme elle le fait pour son propre bébé.

 

Quand nous la rencontrons au lendemain du drame, le mercredi 21 août, peu avant midi, la cour des Perrine grouille de monde. Les proches, les voisins, le député Buisson Leopold et d’autres Rodriguais, touchés par cette terrible tragédie tiennent à être là pour soutenir la famille dans cette dure épreuve. En aparté, que ce soit avec le papa ou la maman de Tiannecy, ceux présents glissent des mots réconfortants et disent leur colère envers celui qui a enlevé la vie à la jeune mère. «Zoto, kifer sa boug la inn fer sa. Li pa ti kapav inn pans sa ban zanfan la avan li fer sa. Li bizin paye», entend-on, notamment. Certains réclament que des éléments de la Special Mobile Force et l’hélicoptère de la police soient déployés à Rodrigues pour rechercher le suspect.

 

Marie Louise et son mari, eux, pensent avant tout au bien-être de leurs trois petits-enfants devenus orphelins de mère. De condition modeste, ils se retrouvent maintenant avec six enfants à leur charge. «Tonbe leve, nou pou okip bann zanfan nou tifi. Zot kouma dir nou zanfan mem. Dayer mem kan zot papa ti la se nou mem ki ti pe fer tou pou zot. La li pou pli difisil akoz zot pou rod zot mama. Nou sitiasion difisil me avec led nou pou resi okip zot», explique la jeune grand-mère.

 

Dans son cœur, du chagrin mais aussi une immense colère contre l’ex-compagnon de sa fille et contre celui qui a fourni la caution afin qu’il retrouve la liberté conditionnelle. «Nou inn aprann ki kikenn inn pay so kosion kont enn travay. Li mekanisien ek li ti pe travay kot sa dimoun la. A koz sa mo tifi inn mor !» s’insurge Marie Louise. Jean Maurice Collet, dit-elle, faisait aussi d’autres petits boulots : «Parfwa li ti pe travay mason ros ek mo bolom. Me li pa ti pe donn mon tifi enn sou. Tiannecy inn bien soufer ek sa misie la.»

 

Jean Claude Perrine, le père de Tiannecy, est lui aussi complètement abattu. Le regard chargé d’une tristesse infinie, il surveille l’heure car il a rendez-vous à l’hôpital à 15 heures pour l’autopsie de sa fille. Une épreuve très dure pour lui car il adorait l’aînée de ses quatre enfants. «Mo kontan mo tifi. Zame linn fer erer ek mwa. Zame monn fer erer ek li. Tiannecy ti enn bon zanfan. Li ti pe okip so bann zanfan bien. Mo mem ti donn li rasion kan li ti pe res a kote dan so ti lakaz avek so mari. Mari la pa ti okip mo tifi ek so trwa zenfan kouma enn mari ek enn papa bizin fer. Avek kas ki li ti gagne kan li ti travay, li ti zis bwar, fer tamtam ek kamarad»,  raconte Jean Claude.

 

C’est par amour pour sa fille qu’il a approuvé la relation de celle-ci, alors encore mineure, avec Jean Maurice. «Li ti kontan so zom. Linn ansint depi lekol mem. Be ki mo pou fer, mo zanfan sa, mo bizin aksepte. Me mo linstin ti dir mwa ki ena enn zafer dan sa zom ki pa korek. Samem mo pa ti dakor mo tifi al rest kot sa boug la ek so bann fami Baie-Lascar.»

 

À son terrible chagrin, se mêle aussi un grand regret : il travaillait loin de chez lui lorsque sa femme l’a appelé pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. «Mo ti pe travay Terre-Rouge. Mo inn gagn sok ek mo ti lwin. Mo pann kapav fer nanye», lâche Jean Claude, impuissant devant l’atroce épreuve que sa famille et lui traversent actuellement. Un long chemin de deuil s’ouvre devant tout ce petit monde et qui s’annonce difficile, très difficile…

 

 


 

Jean Maurice Collet : un «déséquilibré mental» devenu criminel

 

La jeune maman avait quitté son compagnon il y a plusieurs mois.

 

Il risque la prison à vie pour son crime. Mais encore faut-il que la division criminelle de Rodrigues, qui le recherche activement depuis mardi soir, retrouve Jean Maurice Collet vivant. Car il a des tendances suicidaires. Ce sont d’ailleurs deux tentatives de suicide ratées, en présence de sa famille cette années qui lui ont coûté un séjour on remand à la prison de Rodrigues. La première fois, il a mis dehors toute sa famille ainsi que leurs affaires personnelles et s’est enfermé dans sa maison pour y mettre le feu. Toutefois, il a finalement changé d’avis et il est passé par une petite fenêtre pour sauver sa vie. La deuxième fois, il s’est passé une corde autour du cou devant sa concubine et ses enfants. Mais il n’est pas non plus allé au bout de son geste car Tiannecy l’en a empêché. Il a alors été arrêté et conduit à la prison en attendant son procès. Ces actes démontraient qu’il était perturbé moralement. En plus, il se disputait avec sa compagne presque quotidiennement. «Dommage qu’il ait atterri dans une prison au lieu d’un centre psychiatrique pour recevoir des soins», nous confie son voisin, un policier de Baie-Lascar, village natale de Jean Maurice.

 

Il connaît bien le jeune homme. «Pour moi, Jean Maurice a manqué de soins psychiatriques. Depuis le ventre de sa mère, il a encaissé des coups. Le père de Jean Maurice buvait beaucoup, battait sa femme et maltraitait ses enfants. La mère, elle-même, a des problèmes psychologiques. J’ai dû intervenir plusieurs fois pou separ bann kerel.» Notre interlocuteur précise que la police de Port-Mathurin est aussi intervenue plusieurs fois chez cette famille pour maîtriser des situations qui dégénéraient à cause de l’abus d’alcool. Issu d’une fratrie de cinq enfants, le petit Jean Maurice, raconte le policier, allait souvent quémander des choses chez les voisins. «Li ti vinn demann enn tigit delwil ou enn papay pou kwi. Li dir so mama pe demande.» Selon son voisin d’antan, Jean Maurice allait à l’école au gré de son humeur et sa mère s’y pointait souvent sans raison. «Li vinn devir biro miss lekol pou nanye. Li pran so zanfan li ale.» Pour couronner le tout, le père de Jean Maurice est trouvé coupable d’avoir abusé sexuellement d’une de ses filles et envoyé en prison. La mère est alors prise en charge par un proche et déménage avec ses enfants.

 

Jean Maurice grandit ainsi dans une famille dysfonctionnelle où l’amour et le bonheur sont absents. Bien que psychologiquement déséquilibré, selon notre contact, c’est un bon travailleur qui exécute chacun de ses tâches à la perfection. «Li ti travay tre bien. Nimport kwa ou donn li fer ou satisfe. Lor la li ti ireprosab.» Après sa sortie de prison, il y a une semaine, il travaillait comme anfle sur un camion. Selon certains, ce serait l’employeur qui aurait payé sa caution. L’ancien voisin de Jean Maurice Collet n’a qu’un souhait pour lui : qu’il soit placé dans un asile psychiatrique pour recevoir les soins qu’il n’a jamais eus et dont il aurait bien besoin.

 


 

Une maman dévouée à ses enfants

 

Sa vie aurait pu prendre un autre tour. Si elle avait poursuivi l’école après son School Certificate qu’elle avait déjà en poche. Malgré leurs conditions modestes, ses parents ont tout fait pour qu’elle ait une bonne éducation académique. Mais Tiannesela Perrine a dû arrêter le collège à 17 ans quand elle est tombée enceinte de Jean Maurice Collet. Là a commencé une nouvelle vie, ponctuée de la naissance de trois enfants – deux garçons aujourd’hui âgés de 1 an et 5 ans et une fille de 3 ans –, mais aussi de la violence de son concubin, à en croire ses proches. Elle qui avait grandi dans une famille aimante, contrairement à Jean Maurice Collet, avait finalement décidé d’en finir avec cette vie en quittant celui-ci et de reconstruire une nouvelle vie auprès de ses parents. Elle percevait une aide sociale pour subvenir aux besoins de ses enfants. La veille du drame, elle s’était occupée de ses enfants, aidé aux tâches ménagères, et passé du temps avec sa famille. Mais la mort est venue la happer de manière horrible le lendemain. Marie Tiannecy Perrine a été enterrée le jeudi 22 août. Famille, amis, voisins et personnalités politiques lui ont rendu un dernier hommage.

 


 

Rodrigues a peur

 

Il règne un climat d’insécurité dans la petite île car celle-ci a déjà vécu un épisode semblable. C’était quand le dénommé Margeot Ravina avait commis un double meurtre, il y a environ 17 ans, avant de disparaître dans la nature pendant un mois. La police surveille d’ailleurs la maison des Perrine à Citron Donis, de peur que Jean Maurice Collet ne s’en prenne à ses enfants. Actuellement, des battues sont menées dans les bois afin de le retrouver. Des rumeurs disait qu’il avait été aperçu à Cité Patate mais les enquêteurs n’y croient pas trop car ils le soupçonnent d’avoir été à Baies-des-Lascars au même moment et d’avoir volé de la nourriture et des vêtements chez ses anciens voisins. 

 

Joyce Jabeemissur

 


 

 

Mohini Devi Mohorun agressée par son petit-fils  : ses dernières confidences à sa fille Devika

 

Ashish Runomally a utilisé une arme tranchante et un pied de biche pour agresser sa grand-mère.
 

 

Vallée-des-Prêtres, petit faubourg de la ville de Port-Louis autrefois paisible, se retrouve une fois de plus au cœur de l’actualité. Aujourd’hui, les regards semblent à la fois attristés, contrariés et choqués. Le motif : une nouvelle tragédie y est survenue le jeudi 22 août, à Mohorun Lane, quelques semaines après l’agression mortelle d’Abu Swaley Futta – un marchand de poulets de 54 ans. Le corps sans vie de Mohini Devi Mohorun, 60 ans, a été retrouvé dans une mare de sang par les sapeurs-pompiers venus circonscrire l’incendie qui s’était déclaré chez elle. Alertée, la police d’Abercombie a vite conclu à un acte criminel après qu’un pied de biche et une arme tranchante maculés de sang ont été récupérés sur les lieux. Une autopsie, attribuant ce décès à un stab wound to the chest, est venue confirmer cette hypothèse. Le même jour, Ashish Runomally, son petit-fils de 18 ans a été appréhendé par les limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Et, ce dernier est passé aux aveux. Le crime aurait pour toile de fond un vol.

 

Depuis ce jeudi fatidique, Devika Seeruthun, la fille de la victime, est effondrée, comme les autres membres de sa famille. Rencontrée au domicile de sa mère le lendemain du drame, elle cache difficilement sa peine lorsqu’elle parle des dernières heures passées avec cette dernière. Mohini lui avait rendu visite peu de temps avant son agression. D’ailleurs, Devika fait sans doute partie des dernières personnes à avoir vu la victime en vie ce jour-là. Le fils de Mohini, qui vit avec elle, n’était pas là car il est en Chine depuis quelque temps pour le travail. «Elle était venue chez moi, à Sainte-Croix, vers midi, pour déposer des boîtes de lait pour mes enfants. Elle était toujours aux petits soins pour eux. Elle avait aussi ramené des robes pour ma fille», confie-t-elle, le cœur lourd.

 

Au cours de cette visite, sa mère lui a fait d’importantes confidences. Depuis plusieurs mois, elle avait constaté que ses effets personnels disparaissaient. Et elle soupçonnait son petit-fils Ashish Runomally d’en être l’auteur. Ce dernier, dont les parents sont séparés, séjournait régulièrement chez sa mère, Madhvi Runomally qui occupe une maison derrière celle de la victime. Faute de preuves, Mohini ne pouvait rien faire. Cela jusqu’à ce qu’elle le prenne la main dans le sac le matin même. «To kone, gramatin mo finn may Ashish», a-t-elle confié à sa fille Devika. Quelques minutes avant qu’elle ne quitte son domicile, elle avait surpris le jeune homme chez elle. «Ma mère m’a dit qu’elle se préparait lorsqu’elle a entendu du bruit provenant de sa salle à manger, alors qu’elle avait verrouillé toutes les portes. Elle est tombée sur Ashish, qui paraissait troublé. Elle l’a alors questionné sur sa présence chez elle, et il lui a répondu que son jeune cousin, qui y habite lui avait remis les clés.»

 

Dans un premier temps, Mohini Mohorun ne se serait pas inquiétée. Mais devant les questionnements d’Ashish Runomally sur l’heure de son retour, elle a conclu qu’il était bel et bien l’auteur des nombreux vols survenus à son domicile. Cela, d’autant que quelques jours plus tôt, il lui avait demandé de l’argent et avait mal réagi lorsqu’elle avait refusé. «Elle m’avait fait part de son intention de lui parler pour mettre les choses au clair une fois pour toute lorsqu’elle rentrerait chez elle, même si elle craignait sa réaction.» Malheureusement, tout laisse croire que leur rencontre s’est mal passée.

 

Les aveux

 

Vers 16 heures, les pompiers de Port-Louis ont reçu un appel les informant qu’un incendie s’était déclaré au domicile de la sexagénaire. En arrivant sur place, ils ont constaté qu’une machine-à-laver avait pris feu. Lors d’un examen des lieux, ils ont fait une effroyable découverte : la maîtresse de maison gisait, inerte, dans une mare de sang dans l’une des pièces de la maison épargnée par les flammes. Elle avait un trousseau de clés à la main. Alertée, la police d’Abercombie a vite conclu à un acte criminel car la victime avait plusieurs lacérations, notamment au visage. Les armes utilisées pour tuer  Mohini Mohorun ont été récupérées sur place par le Scene of Crime Office (SOCO).

 

Des informations précises obtenues des proches de la victime ont conduit à l’arrestation de son petit-fils, déjà en liberté conditionnelle pour vol. Interrogé, ce dernier n’a pu donner d’explications plausibles sur sa présence au domicile de la victime plus tôt, ce jour-là. Il a été conduit aux Casernes centrales où la MCIT, qui s’est saisie de l’affaire, a poursuivi son interrogatoire. Il a fini par avouer avoir agressé sa grand-mère parce qu’elle l’accusait d’avoir commis des vols chez elle et qu’il avait aussi provoqué le sinistre pour masquer son crime. Il a comparu devant le tribunal de Port-Louis le vendredi 23 août pour son inculpation provisoire pour meurtre, avant d’être reconduit sur la scène de crime pour une reconstitution des faits. Il a ensuite été reconduit en cellule.

 

Pour ceux ayant côtoyé Mohini Mohorun, elle était la générosité et la bonne humeur personnifiées. Elle était une figure connue et appréciée dans sa localité. La nouvelle de sa mort a d’ailleurs plongé tout son voisinage dans la stupeur. Mais pour les membres de sa famille, les émotions sont décuplées. Car ils n’en reviennent toujours pas qu’Ashish Runomally, qu’ils ont vu grandir, ait pu commettre un acte d’une telle barbarie malgré les différends qu’il avait avec sa grand-mère. «Je ne le pensais pas de nature aussi violente. Ma mère était sévère avec lui, mais elle l’était également avec tous ses autres petits-enfants. Elle ne voulait que leur bien. J’ignore comment la situation a pu s’envenimer à ce point», s’attriste Devika Seeruthun. Et d’ajouter que le jeune homme, qui gagnait sa vie comme sapeur-pompier au Chantier naval de l’océan Indien (CNOI), ne se rendait plus au travail depuis un mois. Il a avoué à la police qu’il commettait des vols chez sa grand-mère pour se droguer. Toutefois, ses proches disent ignorer qu’il était un toxicomane. Sollicitée, Madhvi Runomally, la mère du suspect, est restée brève. «Sa garson la pa mo garson sa. Mo pa rekonet li. Mo pa pou kapav pardonn li seki linn fer», a-t-elle lâché, l’air désemparé.

 

Bien que partie dans des circonstances tragiques, Mohini restera dans la mémoire de ses proches comme une personne extraordinaire et pleine de vie. Veuve depuis environ 11 ans, elle se débrouillait comme elle le pouvait malgré ses problèmes de santé. Elle n’hésitait pas à se lever aux aurores pour gagner sa vie. «Li ti pe al travay dan so karo tou le matin», raconte Devika Seeruthun. Elle se rendait aussi souvent à Port-Louis et à Flacq toute seule pour faire son marché. Pour elle, ses trois enfants et ses sept petits-enfants passaient avant tout. «C’était quelqu’un de bien. Elle prenait tout le temps des nouvelles de son entourage et nous encourageait dans tout ce qu’on entreprenait.» Mohini Devi Mohorun rejoindra sa dernière demeure ce dimanche 25 août, accompagnée par les larmes de ses proches.

 

Elodie Dalloo
 

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