Publicité
26 juillet 2016 00:21
Vous avez obtenu le titre «2016 JCI The Outstanding Young Person of Mauritius» sous le thème «Flambo nou Pei». Qu’est-ce que cette distinction implique pour vous ?
Premièrement, c’est un très grand honneur pour moi d’avoir reçu cette distinction quelques jours après mon anniversaire et je remercie la personne qui a envoyé ma candidature. Cette récompense qui m’a été donnée confirme aussi que je suis sur le bon chemin. Cela fait déjà 10 ans que je milite pour les droits des oppressés et j’essaie de briser des barrières. C’est aussi une très grande chance qui m’a permis de faire encore des plaidoyers pour les causes que j’ai à cœur et que je défends.
Quelles sont les étapes qui vous ont mené à ce prix ?
Étant un rebelle, mais un rebelle studieux, depuis tout petit, j’aimais m’instruire et ma maman m’encourageait tout le temps à progresser et surtout à ne jamais oublier d’aider les autres quand on le peut. Cela a débuté avec des cours gratuits que je donnais aux enfants de la localité. Puis, d’autres petits projets similaires, mais sans me fixer d’objectifs précis, ont suivi. Je suis tombé dans le social et surtout dans le youth empowerment quand je travaillais à la Barclays BankPLCoù Amélie Harel, en charge du CSR à l’époque, m’a poussé à aller de l’avant avec mes projets, que ce soit à la banque ou dans la société.
Qu’est-ce qui a suivi après ?
Quelques années plus tard, j’ai quitté cette banque pour la Standard Chartered Bank (Mauritius) Ltd.Là aussi, une des priorités de cette banque est de «give back to society»et elle m’encourageait à promouvoir les projets pour une société équitable. La banque nous offre des jours qu’on appelle EV pour faire de l’activisme social. Et pendant des années, la banque a investi dans le social. J’étais aussi dans des comités pour promouvoir le social. Entre-temps, je montais des projets avec les membres des associations et des organisations non gouvernementales. J’ai aussi été chef de projet, à d’autres reprises, également Grants Managermais je le faisais par amour pour autrui. Cela m’a permis de travailler avec beaucoup d’étrangers et de partager des idées. Il serait bon de préciser que j’ai eu l’encouragement exceptionnel de mes parents, le regard très critique de ma petite sœur, Vidoushee, avec qui j’ai co-fondé une librairie pour les enfants malvoyants et non-voyants. Il ne faut surtout pas oublier le soutien indéniable des membres et amis des ONG où j’oeuvre. Ils sont Azam Baccus, Koomara Singaravelloo, Marietta Agathe, Mitranand Ortoo, Jayraj Ittoo, René Pascal, JF et Gilbert. Ce qui m’a aussi aidé, c’est le besoin de se réinventer sans cesse pour qu’on puisse donner le meilleur de soi et un service qui aide les gens vulnérables de notre société décadente.
Comment allez-vous utiliser cette distinction pour œuvrer ?
La Jeune Chambre Internationale m’a offert cette récompense et je pense l’utiliser judicieusement comme plateforme pour promouvoir les droits des enfants qui vivent avec un handicap, la sauvegarde de notre patrimoine et l’écosystème de mon île et celui de Rodrigues. Je souhaiterais aussi favoriser l’éducation et aider les gens de la rue. Certes, je ne peux faire tout cela seul ; raison pour laquelle que je réitère ma demande auprès des jeunes du pays de ne pas perdre leur temps dans des activités illicites mais plutôt d’œuvrer pour la société.
Pourquoi ce dévouement pour le social ? Qu’est-ce qui vous pousse à vous donner autant dans plusieurs activités ? Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de vous...
J’adore aider les autres. Qui n’a jamais mis en terre une graine, pour ensuite l’arroser et prendre soin de l’arbuste jusqu’à ce qu’il devienne un arbre magnifique rempli de fleurs et plein de fruits ? Est-ce que vous ne seriez pas ravi de constater que l’enfant que vous avez aidé il y a dix ans est devenu médecin, agriculteur ou professeur ? C’est cette satisfaction inouïe qui me passionne et me rend heureux. Cependant, je suis un perfectionniste. Mon dévouement pour le social et le youth empowermentest aussi crucial à mes yeux que de réussir sur le plan professionnel.
Vous êtes aussi parmi les 35 finalistes des «Prix Jeunesse de la Francophonie 35<35». Pouvez-vous nous en dire plus sur cette actualité ?
Avec plus de 900 millions d’habitants répartis sur les cinq continents et représentant 14 % de la population mondiale – les pays ayant en commun la langue française sont le creuset d’innovations suscitées par des personnalités jeunes en dessous de 35 ans qui ne bénéficient pas toujours de visibilité globale. «Les Prix Jeunesse de la Francophonie 35<35» entendent célébrer 35 jeunes personnalités en dessous de 35 ans qui font bouger l’espace francophone. Ces prix sont une initiative de «35<35 Média», une plateforme qui regroupe plus de 20 jeunes professionnels répartis dans 20 pays francophones de l’Association VIVUS, avec la caution morale de l’Organisation Internationale de la Francophonie et le concours institutionnel de la Grande Chancellerie de la République de Côte d’Ivoire.
Cette instance m’a sélectionné pour un des projets innovants que j’ai mis sur pied. Mon projet a été primé parmi les plus récents et innovants et qui font avancer l’espace francophone. Il faut souligner que je suis parmi les 35 finalistes de la francophonie. C’est une grande première pour moi et mon équipe et une autre reconnaissance.
Vous êtes jeune et vous côtoyez souvent des jeunes. Quel est votre avis sur les ravages que font les drogues de synthèse ?
C’est un vrai fléau qui touche notre jeunesse. C’est un mal de société de plus. Il faut que les parents jouent leur rôle et que les enfants soient brainwashedpour qu’ils comprennent l’ampleur des dégâts du fléau de la drogue. Les parents ne peuvent pas seulement blâmer les professeurs, le gouvernement ou les ONG. Certes, on a tous notre part de contribution mais les parents sont les premiers professeurs et gardiens de leurs enfants. On travaille avec des toxicomanes et anciens drogués et ils sont aussi très surpris de constater que les plus jeunes consomment de la drogue de synthèse.
Le ministre des Finances délivrera, cette semaine, son discours pour le Budget. Quels sont les secteurs clés qui mériteraient une attention particulière ?
Ce sera le retour du Grand argentier et bon nombre de Mauriciens attendent avec impatience son discours. Il faut qu’on soit réaliste : il y aura des mesures correctes alors que d’autres ne seront pas au goût de certains. Le gouvernement mauricien doit revoir ses priorités afin de tenir compte des progrès accomplis et des nouveaux défis ; par exemple, relancer l’investissement et poursuivre les réformes structurelles ainsi que des politiques budgétaires responsables dans les nombreux secteurs. La population attend beaucoup de nos élus. Les secteurs d’intérêt sont les services financiers et bancaires, le tourisme, le commerce, l’énergie et, pourquoi pas, restructurer l’agriculture. Il faut plus d’investissement dans la télécommunication car l’Internet est toujours cher.
Les chiffres concernant le taux de chômage viennent d’être publiés et les jeunes diplômés sont particulièrement touchés. Quel est votre avis sur le sujet ?
Certes, c’est alarmant quand on voit les chiffres mais on est positif car le gouvernement a promis de créer plus d’emplois. Tout récemment, beaucoup de jeunes ont été recrutés par le service de police, il y a aussi beaucoup de jeunes qui sont admis comme apprentis comptables, fundmanagers, infirmiers, etc. Or, pour cerner le problème du chômage, il faut qu’il y ait plus d’initiatives pour que les jeunes développent des start-ups. Les petites et moyennes entreprises doivent être favorisées pour que ces compagnies créent de l’emploi.
Titulaire d’un BSc (Hons) dans les Services financiers, et terminant actuellement un MBA, Vivek Urjoon a récemment publié un recueil bilingue de 51 poèmes. Travaillant dans le secteur bancaire, il évolue, depuis quelques années déjà, dans l’univers du social qui l’a aidé à décrocher plusieurs distinctions.
Quelle est l’actualité locale qui a retenu votre attention cette semaine ?
Les gros titres des journaux sur les jeunes qui ont été admis à l’hôpital Brown Séquard.
Et sur le plan international ?
Le putsch échoué en Turquie.
Que lisez-vous actuellement et pourquoi ?
Je lis deux livres à la fois : Les Grands initiésd’Édouard Schuré et un livre d’Aqiil Gopee, un de nos plus jeunes écrivains.
Publicité