• Séquestration, tentative d’assassinat et menaces : une jeune policière porte plainte contre son petit ami
  • Candidats.es indépendants.es : une élection, une aventure, des émotions…
  • Quand le raz-de-marée politique livre ses enseignements
  • Patrick Belcourt, qui a brillé au n° 19 : «En Avant Moris a pris une place sur l’échiquier politique et cela s’est traduit dans les votes...»
  • Opposition extraparlementaire : un contrepoids important et nécessaire
  • L’Alliance Lepep, le MSM et Pravind Jugnauth : l’équipe sortante face à son avenir
  • Première participation à une élection générale, première victoire : la fierté des familles des élus
  • Quand le n°5 (Pamplemousses-Triolet) célèbre le retour gagnant de Navin Ramgoolam
  • Gavin Glover futur Attorney General - Son frère Brian : «Notre papa, sir Victor, aurait sans doute été le plus fier d’entre nous»
  • Commissaire de police : exit Dip, enter Sooroojebally

Négligence médicale alléguée à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo - Girish (*) : «Nou finn perdi nou ti baba par fot enn doktores»

Le personnel soignant de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo est pointé du doigt après cette nouvelle affaire de négligence médicale. 

Après la joie d’apprendre l’arrivée future de leur bébé en février au bout de cinq ans de vie commune, un jeune couple habitant Port-Louis est maintenant en deuil. La jeune femme allègue qu’elle aurait accouché d’un mort-né en juin par la faute d’une docteure. Cette dernière l’avait examinée lors de son admission à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour des douleurs atroces au ventre. Elle était alors à 16 semaines de grossesse. On lui a ensuite fait un curetage en urgence. Elle n’arrête pas de saigner depuis. Elle s’est rendue à la police pour porter plainte après avoir appris que son dossier médical aurait disparu. 

Perdre son bébé est un deuil terriblement difficile à vivre. Il n’existe pas de mots appropriés pour décrire la douleur des parents. Girish, 30 ans, et son épouse Maria, 28 ans, l’ont appris à leurs dépens. Le quotidien de ces habitants Port-Louis a basculé en juin alors qu’ils nageaient dans le bonheur depuis février après avoir appris qu’ils allaient avoir un enfant après cinq ans de vie commune et plusieurs traitements. Leur joie a toutefois été de très courte durée. Tout est parti en vrille lorsque la jeune femme – qui est employée dans une crèche – s’est rendue en urgence à l’hôpital Jeetoo pour des douleurs atroces au ventre. Elle était alors à 16 semaines de grossesse. Elle allègue qu’elle a ensuite perdu son bébé par la faute d’une médecin. 

 

Elle a accouché d’un bébé mort-né. Le personnel soignant lui a également fait un curetage. Depuis, elle n’arrête pas de saigner. Elle a décidé de porter l’affaire à la police lorsque son époux et elle ont appris que son dossier médical «inn disparet» après une plainte officielle pour des soupçons de négligence. «Mo konn boukou dimounn dan sekter lasante. Mo tann dir dosie mo madam inn disparet dan lopital. Se kan nou finn aprann samem ki mo madam inn desid pou fer depozision lapolis», souligne Girish. Dans sa déposition, consignée le 29 octobre, son épouse raconte qu’elle a appris qu’elle était tombée enceinte en février. Elle suivait son traitement médical dans une clinique privée de la capitale. 

 

À la demande de son gynécologue du privé, elle a commencé un traitement au dispensaire de sa localité. «Tout se passait bien», précise la jeune femme dans sa déposition. Selon ses dires toujours, elle a subi deux échographies, soit le 6 juin et le 25 juin, une à la clinique privée avec son gynécologue et l’autre à l’hôpital Jeetoo. «Tou so bann rezilta ti korek», souligne Girish. Et d’ajouter : «Mon épouse était alors à 16 semaines de grossesse. Il n’y avait pas de problème avec la santé et la croissance du bébé», affirme le jeune homme. Tout a basculé trois jours plus tard lorsque son épouse a ressenti des douleurs au bas du ventre avant de commencer à saigner. Le couple s’est alors rendu en urgence à l’hôpital. 

 

À son arrivée aux urgences, Maria a été prise en charge par une femme médecin dont elle ignore l’identité. Cette dernière lui aurait dit qu’elle faisait une fausse couche. La docteure aurait ensuite inséré un spéculum dans ses parties intimes. Elle affirme qu’elle a, par la suite, ressenti une douleur et a commencé à saigner abondamment. Selon ses dires, les jambes de son fils sont sorties peu après. Elle a alors été admise en salle. Sur place, un gynécologue a fait une échographie et l’a informée que son bébé était déjà mort. Elle a accouché d’un mort-né par voie naturelle peu après, mais son placenta n’est pas sorti. Le personnel soignant lui a fait une dilatation et un curetage le lendemain pour enlever le placenta. 

 

Elle a été autorisée à rentrer chez elle après. Sauf qu’elle saigne toujours. Maria est persuadée qu’elle a été victime d'une négligence médicale grave de la part des employés et médecins de l’hôpital. «Mo madam travay ek zanfan. Li mari difisil pou li. Li mari difisil pou nou aksepte seki finn arive. Nou finn perdi nou ti baba par fot enn doktores. Mo madam inn swiv tretman sink-an avan tomb ansint. Enn sel kout nou perdi tou. Mo madam ankor malad ziska ler. Li ankor pe seniye. Mo madam inn viv enn veritab kosmar dan lopital. Sa doktores-la enn zeneralis sa. Li pa zinekolog. Li pa ti sipoze fer seki linn fer ek mo madam. Trwa zour avan, kan li ti al so randevou dispanser, tou ti korek», explique Girish.

 

Le jeune homme de 30 ans précise qu’il a déjà déposé une plainte officielle à la direction de l’hôpital Jeetoo. «Sirintandan lopital bien okouran problem mo madam. Mo ti fini fer plint ek li. Li konn zistwar-la bien. Mo ti ousi dir li ki nou ti sipoze al klinik apre ekografi kan mo madam ti ariv lopital-la. Lopital ti sekestre mo madam sa zour-la de 9h45 a 12h30. Zot ti anpes mwa gagn kontak ek li. Sirintandan-la ti dir mwa ki li pou repran kontak ek mwa apre de semenn. Ziska ler zero repons de so par. Monn al get li ankor apre. Li dir mwa swadizan dosie-la dan lame minister Lasante. Ziska ler pa tann nanye. Seki pli grav se sa zafer dosie perdi-la», martèle Girish. Le ministère de la Santé s’est abstenu de commentaire pour ne pas pervertir l’enquête policière. 

 

(*) prénoms fictifs