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Un accrochage vire à l’émeute à Terre-Rouge : Deux clans se renvoient la balle

17 août 2014

Muslim Peerboccus (à gauche en compagnie de sa mère) et Dhiraj Rambhurn donnent des versions opposées du déroulement des événements de dimanche dernier.

Qui dit vrai ? Qui ment ? Une dispute entre un automobiliste, Muslim Peerboccus, et un motocycliste, Dhiraj Rambhurn, a viré à l’émeute le dimanche 10 août à Terre-Rouge. Trois personnes ont été arrêtées dans cette affaire et traduites en cour, avant d’être relâchées sous caution.

Il est environ 15h30, dimanche dernier, lorsque Dhiraj Rambhurn, un habitant de Terre-Rouge, enfourche son deux-roues en compagnie de son épouse, pour se rendre chez des proches à l’occasion de la fête Rakhi. «J’attendais que la route se libère pour rouler. Mais une voiture a foncé sur moi. Paniqué, j’ai reproché à celui qui était au volant sa conduite dangereuse. Il a alors commencé à m’insulter. Je suis descendu de ma moto pour essayer de calmer les choses, mais il s’est mis à me frapper. J’ai essayé de me défendre», soutient Dhiraj Rambhurn.

Cependant, le conducteur du véhicule, Muslim Peerboccus, donne une tout autre version des faits. «J’étais en compagnie de ma mère, de ma femme et de trois enfants, raconte cet habitant de Sainte-Croix. À hauteur de Terre-Rouge, alors que je roulais en direction de Port-Louis, le motocycliste a failli me heurter. C’est moi qui avais la priorité et il a tenté de me barrer la route. Je lui ai fait comprendre qu’il avait tort, mais il a enlevé son casque et m’a frappé avec.» Par la suite, avance-t-il, Dhiraj Rambhurn se serait rendu chez lui avant de revenir, muni d’une barre de fer, en compagnie d’un autre homme : «Ma mère, qui était sur place, m’a dit de partir. J’ai couru et j’ai trouvé refuge dans une maison de la localité. Les deux hommes ont brutalisé ma mère et ma femme. J’ai alors contacté mon frère et un neveu qui sont venus m’aider.»

Cette version, Dhiraj Rambhurn l’a qualifie toutefois de pur mensonge. «C’est faux, assure-t-il. Je ne l’ai jamais menacé avec une barre de fer. D’ailleurs, ce type-là est beaucoup plus grand et costaud que moi. Je suis rentré chez moi après cet incident. Mais quinze minutes plus tard, un groupe de quarante personnes est venu saccager mon domicile, brisant des vitres tout en proférant des menaces. Certains m’ont demandé de sortir et présenter mes excuses afin que la situation se calme. Pour la sécurité de ma famille, j’ai accepté le deal. Mais une fois dehors, plusieurs personnes m’ont roué de coups. C’est mon frère qui m’a sorti de là.»

À ce sujet, Muslim Peerboccus affirme n’avoir jamais tabassé Dhiraj Rambhurn. «Ce sont des badauds qui s’étaient massés devant son domicile qui ont envenimé les choses. Ce sont eux qui ont saccagé sa maison, pas moi et encore moins les membres de ma famille», soutient-il. La police et des éléments de la Special Supporting Unit ont été mandés sur les lieux. Et bien que, pour l’heure, les versions diffèrent, l’enquête, actuellement en cours, devrait permettre de faire la lumière sur cette affaire.

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