Les problèmes urinaires peuvent devenir très gênants et perturber le quotidien de ceux qui en souffrent. S’ils ne sont pas traités correctement, ils peuvent entraîner des conséquences graves sur la santé. Heureusement, pour nous aider, le Dr Jean-François Biset, chirurgien urologue à Life Viva Ambulatory Clinic (Forbach et Tamarin), partage des conseils essentiels. Des gestes simples comme boire suffisamment d’eau, adopter une hygiène intime rigoureuse et consulter dès les premiers signes peuvent aider à prévenir ces troubles. Zoom.
Vous ne parvenez plus à uriner et ressentez une douleur intense au niveau de la vessie ? Cela pourrait être le signe d’un trouble urinaire. Selon le Dr Jean-François Biset, chirurgien urologue formé à l’Université Xavier Bichat à Paris, ce type de problème peut prendre plusieurs formes. Il explique que les troubles urinaires sont souvent des modifications dans la manière d’émettre les urines, comme des changements dans le rythme, le débit, la couleur ou encore des sensations de brûlure et des fuites d’urine. D’ailleurs, il ajoute que c’est à l’urologue de détecter et d’interpréter ces anomalies afin de poser un diagnostic précis.
Vous vous demandez sûrement ce qui cause ces troubles urinaires ? Les causes sont en effet nombreuses et dépendent de plusieurs facteurs. Certains troubles urinaires trouvent leur origine dans des causes médicales. Par exemple, le diabète peut entraîner une augmentation importante du volume des urines, obligeant les patients à aller aux toilettes plus fréquemment. Ce phénomène, appelé polyurie, est souvent un signe d’hyperglycémie mal contrôlée. Les problèmes de prostate, notamment l’hypertrophie bénigne de la prostate chez les hommes plus âgés, sont également des facteurs fréquents de troubles urinaires.
Le Dr Jean-François Biset insiste sur l’importance de consulter un spécialiste dès l’apparition des symptômes. Mais comment les reconnaître ? «Les troubles urinaires peuvent se manifester par divers symptômes qui varient en fonction de la cause», avance-t-il. L’un des premiers signes à surveiller est la difficulté à uriner. Cela peut se traduire par un faible débit d’urine, une difficulté à démarrer la miction ou, dans certains cas, une incapacité à uriner, souvent accompagnée de douleurs intenses. Un autre symptôme courant est l’augmentation de la fréquence des mictions. Les personnes touchées ressentent le besoin d’uriner plus souvent, y compris la nuit, ce qui perturbe leur sommeil et impacte leur qualité de vie. Parfois, ce besoin est si soudain et impérieux qu’il entraîne une urgence urinaire, c’est-à-dire un besoin pressant d’uriner qui peut provoquer des fuites involontaires avant même d’arriver aux toilettes. Cela est vraiment pénible pour ces personnes, d’où l’importance de visiter l’urologue au plus vite.
Ce n’est pas tout ! Un signe plus alarmant est la présence de sang dans les urines (hématurie). Celui-ci peut être visible à l’œil nu ou détecté par des analyses médicales. Il peut indiquer une infection, des calculs rénaux, ou dans des cas plus graves, des maladies telles que le cancer de la vessie ou des reins. L’incontinence urinaire, qui se manifeste par des fuites involontaires, est un autre symptôme fréquent. Enfin, un autre facteur à prendre en compte, ce sont les brûlures urinaires, caractérisées par une sensation de brûlure ou de douleur au moment d’uriner, signe fréquent d’infection urinaire. «Ces symptômes peuvent être passagers ou persistants. Dans tous les cas, il est essentiel de consulter un spécialiste dès leur apparition afin d’obtenir un diagnostic précis et une prise en charge adaptée», conseille Dr Jean-François Biset.
Eviter la cigarette
Pour diagnostiquer les troubles urinaires et déterminer leur cause exacte, plusieurs tests et examens sont disponibles. Parmi les plus courants, on retrouve les tests biologiques sanguins et urinaires. Les analyses de sang peuvent démontrer des signes d’infections, d’inflammation ou d’anomalies métaboliques comme le diabète. Les analyses d’urine, quant à elles, permettent de détecter des infections, la présence de sang ou d’autres substances anormales dans les urines, indiquant un dysfonctionnement du système urinaire. Il existe des examens de radiologie permettant une exploration plus approfondie de l’appareil urinaire. L’échographie est aussi souvent utilisée. Le scanner offre, lui, une image plus détaillée des structures internes et est particulièrement utile pour identifier des problèmes complexes comme les blocages ou les anomalies structurelles. L’IRM (imagerie par résonance magnétique) est un autre examen qui aide à offrir des images précises et sans irradiation, notamment pour l’évaluation des tissus mous. Enfin, le PET-scan, utilisé principalement en cas de suspicion de cancer, permet de visualiser l’activité cellulaire et d’identifier des tumeurs ou des métastases dans l’appareil urinaire.
D’ailleurs, savez-vous qu’il existe des changements de mode de vie qui peuvent vous aider à mieux gérer les troubles urinaires ? Voyons ce que propose le Dr Jean-François Biset : «Selon les pathologies révélées par ces symptômes, il est possible d’ajuster certaines habitudes alimentaires pour en atténuer les effets ou réduire le risque de récidive. Par exemple, dans le cas des pathologies liées aux calculs rénaux, fréquentes à l’île Maurice, une hydratation quotidienne adéquate, avec une consommation d’eau supérieure à 3 litres, est essentielle pour prévenir la formation de nouveaux calculs après leur ablation par l’urologue.» Par ailleurs, une hygiène intime rigoureuse est primordiale pour prévenir les infections urinaires. Il convient de nettoyer la zone intime de l’avant vers l’arrière, notamment après être allé aux toilettes, afin d’éviter la propagation de bactéries. De plus, évitez autant que possible la cigarette, car fumer peut contribuer à l’apparition de troubles urinaires en provoquant des infections chroniques qui affectent indirectement les voies urinaires.
Il est important de ne pas prendre ce phénomène à la légère, car les conséquences peuvent être graves. En fonction de la pathologie, et en l’absence de traitement adéquat, l’évolution de la maladie peut conduire à des complications sérieuses. Par exemple, une infection urinaire non traitée ou des calculs rénaux persistants peuvent évoluer vers une insuffisance rénale, nécessitant alors une dialyse pour remplacer la fonction des reins. Dans d’autres cas, comme certaines affections cancéreuses, le manque de prise en charge peut favoriser la progression de la maladie vers un stade incurable.
Alors, pour savoir quand consulter un urologue, il est essentiel de prêter attention à ces symptômes. Lorsque ces signes apparaissent, il est obligatoire de consulter un urologue. Souvent, une prise en charge simple et rapide suffit à maîtriser le problème et à éviter des complications plus graves. Toutefois, il est recommandé aux hommes de consulter un urologue autour de l’âge de 50 ans pour un dépistage ciblé du cancer de la prostate. Cela permet de détecter la maladie à un stade précoce où elle est plus facilement guérissable.
Voici comment se déroule une consultation avec un urologue, selon le Dr. Jean-François Biset. Elle débute par le recueil des antécédents médicaux et chirurgicaux personnels et familiaux du patient. Ensuite, un interrogatoire précis est mené pour identifier les troubles urinaires et leur ancienneté. Le médecin procède à un examen physique, incluant parfois un toucher rectal pour examiner la prostate. Selon les besoins, des examens complémentaires tels qu’une échographie de l’appareil urinaire et une mesure du débit urinaire peuvent être réalisés. À l’issue de la consultation, d’autres examens et un traitement adapté peuvent être proposés.