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Par Qadeer Hoybun
14 septembre 2025 23:27
Le hurdler mauricien Jérémie Lararaudeuse retrouve la piste du Stade national du Japon quatre ans après sa première expérience mondiale lors des Jeux olympiques de 2021 à Tokyo. Le jeune Mauricien s’est qualifié pour les Championnats du monde en plein air qui se dérouleront du 13 au 21 septembre. Le quadricolore s’alignera sur son épreuve de prédilection, à savoir le 110 m haies, qui se disputera les lundi 15 et mardi 16 septembre. Avant d’aborder la compétition, le troisième meilleur performeur africain de la distance nous livre à cœur ouvert son ressenti sur ce retour au pays du Soleil-Levant.
Avant toute chose, un mot sur votre qualification pour ces Championnats du monde.
Je suis très content vu que c’est la première fois que je vais aux Championnats du monde avec le vrai mode de qualification. Il y a deux façons d’y participer : soit en réalisant les minima, soit grâce à son classement mondial. Comme je suis dans le top ranking mondial, c’est un plaisir pour moi de participer à ces Mondiaux. C’est le sentiment de mériter amplement ma place. Je suis plus serein : je n’y vais pas par invitation ou à travers une wild-card mais grâce à une qualification. C’était mon objectif de la saison, et je suis très heureux d’avoir pu l’atteindre. Ce qui me réjouit encore plus, c’est le fait de participer aux Mondiaux en ayant le niveau requis. Ça montre que les sacrifices et les expériences acquises durant les années m’ont permis de franchir un cap dans ma carrière.
Quels sont vos objectifs ?
Faire mieux qu’il y a quatre ans, quand j’étais là-bas pour les JO de 2021. C’était ma première expérience à ce niveau, car j’étais encore un jeune espoir. Maintenant j’ai plus d’expérience et je veux faire mieux que durant ces Jeux olympiques, et réaliser un 13’’27 qui est les minima pour les Championnats du monde et les JO. De cette manière, je peux préparer mes futurs Mondiaux, notamment ceux de 2027, et les Olympiades de 2028. La préparation commence maintenant et, du coup, je souhaite faire des performances tout en espérant accéder en demi-finale et courir encore plus vite pour aller en finale.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je ne suis pas stressé, mais plutôt excité de courir. Je suis impatient à l’idée de participer aux Mondiaux car, avec mon niveau et mes chronos, j'ai ma place parmi les meilleurs. J’ai hâte de me retrouver dans les starting-blocks, m’élancer et exécuter mes courses comme à l’entraînement pour faire honneur au pays. J’y vais pour me surpasser et donner le meilleur de moi-même.
Comment se présente la compétition et que pensez-vous de vos adversaires ?
La compétition se présente dans les meilleures conditions possibles. La température est idéale pour la course, entre 28 et 30 degrés, et nous sommes presque sûrs qu’il n’y aura pas de vent de face donc pas de vents négatifs. C’est un vrai stade olympique où il n’y a pas de vent. Je ne pense pas trop non plus à mes adversaires. Je me focalise plus sur mes 10 haies à franchir. J’ai beaucoup discuté avec mon préparateur et si je me soucie des autres concurrents je vais faire des erreurs. Le 110 n’est pas comme le sprint. L’objectif est de se concentrer sur soi-même, pas sur ce qui se passe à côté, et de faire sa course. J’ai croisé mes adversaires durant la saison. À chacune de mes sorties j’ai essayé de finir dans les trois premiers, sauf en Diamond League où le niveau était plus élevé. Du coup je me suis plus concentré sur mon record, et je l’ai fait. Voilà comment je vais aborder la compétition.
Comment s’est passée la préparation ?
La préparation était nickel. Ce sont mes troisièmes Championnats du monde et ce sera la première fois que j’y vais sans aucun ennui physique et bien physiquement. En 2022, lors de mes premiers Mondiaux à Eugene aux États-Unis, je suis arrivé «k.-o» alors que c’était le moment de la saison où je devais être le plus performant. J’avais fait une saison incroyable où j’étais vice-champion d’Afrique à Maurice, mais à chaque course j’étais à 110 % et ça a laissé des traces. En 2023, même scénario : je me blesse à Budapest. Je courais derrière les blessures. Ces expériences ont été importantes et m’ont permis de voir à quel niveau je devais courir, à quelle intensité je devais doser la préparation et comment mieux gérer ma saison.
Votre participation aux Mondiaux en salle et à la Diamond League a-t-elle été un plus pour vous ?
Diamond League et les Championnats du monde en salle m’ont servi de tremplin. Le décalage horaire en Chine m’a permis de mieux me préparer pour Tokyo et la Diamond League m’a mis en confiance en étant opposé à des adversaires que je vais certainement rencontrer au Japon. Ces deux sorties m’ont beaucoup aidé pour gérer le mental, les échauffements et la course. Je suis sûr que ces expériences me seront très utiles aux Mondiaux. Les années d'avant, quand j’étais à Maurice, je côtoyais le haut niveau seulement lors de mes sorties internationales. Mais depuis que je suis passé professionnel il y a deux ans, je m’entraîne et je cours avec ces athlètes à l’étranger, ma façon de voir et d’aborder les échéances a changé. Je n’ai plus le trac quand j’arrive sur les grandes échéances.
Tokyo sera votre dernière course de la saison ?
Effectivement ! Je cours depuis le mois de mai (rires), donc je termine ma saison à Tokyo. Après ce seront les vacances. Je rentre à Maurice pour un mois puis je retourne en France, back to work ! Je tiens à remercier mon sponsors Alteo ainsi que tous ceux qui me soutiennent dans ma carrière et sans qui je ne serais pas arrivé là où je suis.
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