Le goût des autres

«Je crois que l’action collective peut transformer les choses et créer un monde meilleur. En servant les autres, je peux aider à résoudre des problèmes importants et améliorer la vie des gens dans ma communauté et au-delà...» C’est ce qui motive Chandraveer Lutchmun, qui a remporté le Youth Leadership Award au Global Youth Peace Fest à Chandigarh, en Inde. Il nous parle de son engagement au sein du Grand-River-South-East-Youth Circle (GRSEYC)...

Il est de ceux qui aiment se surpasser, qui bouleversent les codes, qui refusent d’avoir une vie formatée et qui adorent bousculer les choses... Il est comme ça, Chandraveer Lutchmun. Car ses motivations dans la vie, c’est de faire de son mieux pour améliorer les choses autour de lui ou encore pour apporter sa pierre, sa petite contribution pour façonner une meilleure île Maurice. Et du haut de ses 21 ans, c’est ce qu’il fait au sein du Grand-River-South-East-Youth Circle (GRSEYC), organisation fondée en 2014 et au sein de laquelle il oeuvre, avec toute une équipe motivée, à la promotion du développement durable et à l’autonomisation des jeunes pour qu’ils émergent en tant que leaders proactifs au sein de leurs communautés.

Et voilà quelques années donc que GRSEYC, ancré sur les piliers de l’éducation, du sport, de l’environnement et de la culture, poursuit des initiatives locales innovantes qui s’attaquent aux défis critiques tout en nourrissant une culture d’inclusion et de collaboration. Et depuis sa création, l’organisation s’est attelée «à transformer des vies grâce à des programmes éducatifs complets, à des projets environnementaux percutants et à des initiatives solides en matière de leadership des jeunes». Et c’est fort de son engagement au sein de l’organisme où il assure le rôle de président, que Chandraveer Lutchmun a brillé lors du 17e Global Youth Peace Fest en Inde et a fait flotter les couleurs de Maurice en remportant le prestigieux Youth Leadership Award qui récompense son leadership, son dévouement à promouvoir l’autonomisation des jeunes et le changement au sein de la communauté mauricienne.

«Pour moi, cette distinction est vraiment un honneur. Ça montre que notre travail, nos efforts et notre courage ont été reconnus, pas juste à l’échelle locale, mais au-delà de nos frontières. C’est une belle façon de se rappeler tout ce qu’on a accompli et ça motive toute l’équipe à aller encore plus loin. Ce prix nous donne aussi plus de crédibilité et nous aide à tisser des liens plus forts avec nos partenaires, que ce soit à Maurice ou à l’international», nous confie le jeune homme, fier de faire honneur au pays.

La 17e édition du Global Youth Peace Fest, qui coïncidait avec l’anniversaire de la naissance du Mahatma Gandhi et la Journée internationale de la non-violence, et rassemblait plus de 150 jeunes leaders de plusieurs pays du monde, dont les États-Unis, l’Espagne, les Pays-Bas, la Bulgarie, la Roumanie, l’Égypte, l’île Maurice, la Malaisie, le Népal, ainsi que différents États de l’Inde, a pour objectif de promouvoir la paix, la non-violence et l’action locale par l’échange de bonnes pratiques entre jeunes leaders. Chandraveer Lutchmun a joué un rôle-clé en menant divers projets qui ont permis aux jeunes de s’impliquer activement dans leur communauté, en surmontant les obstacles et en remettant en question les stéréotypes. Sa participation a été marquée par une présentation très remarquée intitulée Country-Specific Grassroots Stories and Best Practices. 

«Un monde meilleur»

Dans sa présentation, il a souligné l’impact du travail réalisé par le GRSEYC à Maurice, en partageant des initiatives axées sur l’autonomisation des jeunes, la durabilité de l’environnement et le développement communautaire inclusif. «Cette reconnaissance a renforcé ma confiance en moi, en mes capacités de leadership. Elle m’a permis de me sentir plus sûr de mes décisions et de la direction que je prends pour l’organisation. Être reconnu à l’international m’a ouvert les yeux sur de nouvelles perspectives et approches. Cela m’a poussé à penser plus globalement et à imaginer comment notre organisation pourrait se développer au-delà de ses limites, qu’elles soient géographiques ou conceptuelles. Je me sens encore plus déterminé à apporter des améliorations stratégiques, à innover et à utiliser cette reconnaissance pour aller plus loin», nous déclare le jeune homme pour qui se mettre au service des autres est une façon de se sentir utile.

«Je me mets au service des autres car cela me donne un véritable sens de la vie et de l’épanouissement. Je crois que l’action collective peut transformer les choses et créer un monde meilleur. En servant les autres, je peux aider à résoudre des problèmes importants et améliorer la vie des gens dans ma communauté et au-delà. Mon travail dans des domaines comme l’environnement, l’éducation, le sport et la culture montre que je me sens responsable de laisser le monde dans un meilleur état pour les générations futures. Le service est une façon de garantir un avenir durable et de faire une différence.»

Bien évidemment, cette distinction l’encourage à repousser ses limites et en ce début d’année, il travaille déjà sur de nombreux projets. «Cette année, nous continuerons à développer des projets ambitieux et impactants en nous concentrant sur nos quatre piliers : l’éducation, l’environnement, le sport et la culture. Le programme sportif continuera de se développer, avec des événements visant à encourager la participation des jeunes et à renforcer la communauté. Nous tiendrons des séminaires thématiques tous les deux mois et organiserons la deuxième édition de la conférence "Azir Zordi, Sov Dime", sur l’action climatique, après le succès de la première édition l’an dernier. Nous intensifierons nos efforts pour protéger les océans, soutenir les initiatives locales de durabilité et poursuivre notre projet de compostage communautaire, ainsi que des campagnes de nettoyage des côtes et de notre lagon. Sans oublier nos activités communautaires telles que la chasse aux œufs de Pâques, le concours de Rangoli pour Deepawali, les projets d’embellissement et de peinture murale, ainsi que les jeux communautaires.»

Et ce n'est pas tout.* «En parallèle, nous avons pour objectif d’augmenter notre présence au niveau local en renforçant notre engagement auprès des communautés de base, d’intensifier notre présence en ligne, et d’élargir notre empreinte à l’échelle nationale et internationale, en mettant l’accent sur l’impact et la collaboration avec d’autres acteurs du développement durable et de la jeunesse à travers le monde», poursuit Chandraveer qui invite les jeunes comme lui, à s’engager pour faire bouger les choses. «Je souhaite dire aux jeunes que leur rôle dans l’avenir est essentiel. Leurs idées et leurs actions peuvent vraiment faire la différence. La lutte contre le changement climatique a besoin de leur énergie et de leur créativité. Ils peuvent, par exemple, réduire leur empreinte carbone, participer à des projets locaux pour l’environnement ou sensibiliser les autres. Chaque petite action compte. Ensemble, nous pouvons construire un monde où l’éducation, l’environnement et les cultures prospèrent, et où chacun a des opportunités pour réussir»*, conclut Chandraveer, prêt à embarquer pour d’autres nouvelles aventures...