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Et c’est (re)parti pour une énième enquête approfondie !

11 juin 2023

Grossière tentative de damage control ! C’est au porte-parole de la police (Inspecteur Shiva Coothen) qu’est revenu l’ingrat rôle du pompier vendredi soir ! Alors qu’une grande majorité de la population était toujours sous le choc, après avoir pris connaissance des bandes sonores de plusieurs conversations que le suspect Sabapati a eu avec certains policiers, le responsable de la communication des Casernes Centrales livrait un message – en ouverture du journal télévisé de la MBC ce même vendredi – affirmant que le commissaire de police ne tolérera pas de brebis galeuses au sein de la force.

 

La coïncidence veut qu’au moment où toutes ces incroyables révélations sonores sont faites dans les médias (Lexpress.mu, Radio Plus, Top FM) que la police découvre une proximité de deux policiers, avec le dénommé Vimen. Deux officiers ont été arrêtés, jeudi, indique Coothen, qui sans piper mot sur les bandes sonores, affirme qu’il y aura une enquête approfondie sur les allégations à l’égard des policiers suspectés.

 

Si les autorités ont mesuré l’impact de cette série de bandes sonores extrêmement graves, la police réagit exactement comme d’habitude avec le leitmotiv d’une enquête approfondie en cours ! Le lendemain, samedi matin, c’est le commissaire de police, qui affirme dans un communiqué, avoir pris connaissance du contenu de l’émission «Vimen Leaks», qu’une enquête aura lieu en toute impartialité et demande à Nawaz Noorbux de remettre la clé USB à la police.

 

Cette série d’accusations rappelle, presqu’une année plus tard, toutes ces vidéos de torture, montrant des policiers agresseurs qui humilient et déshumanisent des suspects et qui pour la galerie, ont été soit suspendus ou transférés ailleurs avant que toute cette histoire ne sombre dans l’oubli. On se souviendra que dans l’épisode des policiers tortionnaires, les responsables de la police avaient eu en leur possession une clé USB faisant état de toutes ces brutalités. Il aura fallu attendre une mise en ligne de ces actes, largement répercutés dans la presse, pour qu’il y ait soi-disant une enquête. 

 

Même scénario une nouvelle fois. Officiellement la police s’offusque et nous gratifie de quelques discours alors que cette nouvelle clé contenant toutes ces bandes sonores  des conversations de Sabapati existent depuis novembre 2022  et qu’un affidavit a été juré en cour il y a deux semaines !

 

Encore une fois, c’est parce que toute l’affaire est rendue publique, qu’il y a une prétendue réaction du Commissaire de police ! Pourtant l’heure est grave et la population attend des explications. Au delà de la motivation de Sabapati qui semble avoir des liens étroits avec plusieurs policiers, au delà de cette grande camaraderie entre un suspect de traffic de drogue et des hommes en uniformes, le public veut avoir des réponses sur ces accusations qui dépassent l’entendement : Est-ce vrai que le revolver retrouvé chez Raquel Jolicoeur fait partie d’une saisie d’armes de l’unité SST, qu’on a ensuite attribué au membre du groupe 666 Armada ? Que pense le commissaire de police sur ces liens qui existeraient entre le suspect Franklin et la SST de Jagai ? Serait-ce pour cette raison que Franklin n’a jamais été inquiété, à Maurice alors qu’il était condamné à la Réunion ? Est-ce pour cette raison que, acculé par les questions, lors d’une conférence de presse, l’Attorney General, avait préféré fuir les journalistes ne pouvant répondre sur ce sujet ?  Comment est-ce que le public devrait réagir devant ces allégations de «planting» dans le cas de Laurette ?  Est-ce qu’il existe une unité de la force policière qui est chargée de s’en prendre, aux opposants du pouvoir, et ce, qu’importe les méthodes utilisées?

 

Toutes ces questions légitimes méritent des réponses urgentes après les choquantes et troublantes révélations qui non seulement sèment le doute, mais jettent un discredit sur une force policière déjà pointée du doigt ! Il ne suffit pas que Coothen vienne à la télévision pour nous informer de l’arrestation de  deux policiers, trouvés coupables, l’un pour avoir ramassé un cellulaire que Sabapati aurait envoyé de sa cellule, l’autre, pour être possession d'un search warrant inexplicable ! Qu’il vienne nous dire s’il y a des trafiquants qui obtiennent des protections de certains policiers, qu’il réponde à toutes ces allégations graves au lieu d’essayer de nous servir une grossière tentative de damage control !

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