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Government is government and government decides !

2 mai 2020

Respect envers la population ? Une notion inconnue au sommet de l’État ! Il aura donc fallu attendre jusqu'à vendredi, 18h15, pour que le Premier ministre daigne enfin s'adresser aux citoyens et annoncer le prolongement du couvre-feu sanitaire jusqu'au 1er juin, avec une réouverture graduelle du pays dès le 15 mai !

 

Alors que la fin du couvre-feu était initialement prévue pour le 4 mai, le chef du gouvernement a choisi le dernier moment, soit trois jours avant, pour venir confirmer que nous serons en situation de couvre-feu pendant encore deux semaines. Qu’a-t-on appris que nous ne savions pas depuis la veille, quand le gouvernement lui-même a sciemment laissé comprendre à la population que le prolongement se fera jusqu'au 15 mai ?

 

Tous ceux qui étaient devant la télévision vendredi soir n'attendaient au final qu'une confirmation de cette date et avaient déjà intériorisé les deux semaines supplémentaires. Qu'a-t-on appris de plus qu'on ne pouvait deviner alors ? Que nos activités reprendront doucement, avec une liste partielle de tout ce qui sera autorisé ou pas. C'est ainsi que l'on aura noté que les plages, les shopping malls et autres commerces ne rouvriront pas avant au moins le 1er juin. Est-ce vraiment une nouvelle quand on a vu comment le déconfinement se fait ailleurs ?

 

Même si nous sommes tous d'avis que la santé doit primer sur toute autre considération, même si le déconfinement est une opération extrêmement complexe et que cette étape comprend des enjeux multiples, il est un fait que 42 jours plus tard, alors que notre résilience sociale est mise à rude épreuve, nous sommes en droit de nous interroger sur les véritables raisons de ce prolongement.

 

L'attitude du Premier ministre, en jouant sur les nerfs d'une population, testant d'abord la réaction du public en envoyant, la veille de son allocution, un ballon-sonde sur la date du 15 mai, traduit un amateurisme, une désorganisation et une centralisation d'un gouvernement qui semble tout aussi dépassé qu'il l'était au début du confinement.

 

Qui ne se souvient pas de cette ambiance angoissante quand Pravind Jugnauth lui-même semblait confus, impréparé, en venant annoncer les trois premiers cas de Covid-19, sans pouvoir se prononcer concernant les écoles qui allaient – l'information était venue plus tard – être fermées dès le lendemain ? Qui ne se souvient pas du trouble semé quand une conférence de presse était annoncée pour ne pas avoir lieu, le Premier ministre décidant par la suite de privilégier un message à la nation, en évitant ainsi les questions des médias ? Vendredi soir, Pravind Jugnauth a opté une nouvelle fois pour un discours, privant ainsi les journalistes de lui poser des questions par rapport à la préparation du Covid Bill.

 

Que retient-on aujourd'hui, si ce n'est que Pravind Jugnauth et les siens donnent l'impression de n'avoir pas de stratégie réfléchie sur le déconfinement ? Qu'observe-t-on, si ce n'est que le Premier ministre ne semble pas être convaincu lui-même, encore moins est-il en phase avec une population en quête de nouvelles rassurantes de la part de ses dirigeants ?

 

Et son discours de vendredi soir ? Une seule information : la reprise des écoles au mois d'août ! Sinon, une illustration que son plan n'est pas prêt, que lui-même ne sait pas trop bien où il va. À croire que la décision de faire res lakaz jusqu'au 15 mai cache d'autres raisons inavouées. Mais ne le sait-on pas ? Government is government and government decides !
 

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