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Que Rohit Gobin ne soit jamais oublié !

Une indignation légitime, une série d’enseignements et une soif de justice ! Que nous apprend l’accident de Wooton, qui a provoqué la cruelle mort du pompiste Gobin, si ce n’est qu’il y a des policiers qui semblent indignes de porter l’uniforme ? Comment ne pas s’interroger, après le visionnage des images terribles qui circulent ? Si cet accident interpelle et choque l’opinion publique, c’est parce qu’il suscite nombre d’interrogations. Quelles sont les vraies raisons qui expliquent l’attitude de ces policiers qui ont préféré rester à l’intérieur de leur véhicule après le violent impact ? Pourquoi ceux censés porter assistance à une personne en danger n’ont pas fait leur devoir car trop préoccupés par leur sort, quitte à laisser un homme qui se vide de son sang à terre ? Avaient-ils quelque chose à cacher ?

 

C’est le propriétaire de la station-service, Sunjiv Jaunkee, qui déclarait dans les colonnes de l’express qu’il leur avait demandé de rester sur place pour se soumettre à un alcotest. Les policiers auraient, selon lui, refusé. Vrai, faux ? En tout cas, c’est sur toile de fond de toutes ces questions qu’on se serait attendu à une communication rassurante du commissaire de police. Mais ce dernier s’est encore une fois réfugié derrière la traditionnelle formule «une enquête est en cours», tout en promettant la transparence, avant d’ajouter que la vidéo qui fait le buzz sur le Net n’aurait rien à voir avec l’enregistrement des caméras CCTV.

 

Parce que l’affaire est grave, parce qu’elle provoque colère et incompréhension, parce qu’il y a eu mort d’homme – et de quelle manière –, le commissaire de police devrait, en toute transparence, nous dire en quoi les images des caméras Safe City sont différentes ? Est-il en train de nous dire que les enregistrements détenus par son équipe d’enquêteurs sont autres, au point où
nous avons mal compris la réaction de ses hommes ? Si les Mauriciens sont révoltés, c’est parce qu’un épais manteau flou entoure toute cette affaire. Du reste, il aura fallu cette vidéo – une exclusivité de Top FM – pour que Mario Nobin sorte de son silence trois semaines plus tard, pour nous dire qu’une fois l’enquête bouclée, le dossier sera envoyé au DPP.

 

Entre-temps, la famille Gobin n’arrête pas, avec raison, de réclamer des explications sur la mort injuste du pompiste, employé modèle, selon son supérieur, parti tranquillement travailler ce 26 novembre, avant que cet accident ne l’arrache brutalement aux siens, dont sa fille qu’il n’a pu embrasser pour ses 18 ans, âge atteint tristement le jour des funérailles du père. Au-delà du fait que ce sont des policiers et que, de par leur fonction, nous avons des attentes à leur égard, surtout dans ces circonstances difficiles, il est triste de constater cette indifférence de la part de ceux qui ne voient pas cet homme brutalement projeté au sol tentant de se protéger de la pluie, se tordant de douleurs, impuissant devant sa situation subie, à l’insu de son plein gré. Policiers ou pas, c’est notre regard sur l’autre qui dit l’humain que nous sommes. «Ils sont allés à l’arrière de la station sans même jeter un coup d’œil sur Rohit», se lamente le propriétaire de la station-service.

 

Mais face à l’insouciance des policiers, il y avait heureusement un autre homme qui, avec les moyens du bord, a tenté d’accompagner moralement le pompiste Gobin. Il s’agit de Dilraj Sewsagar, infirmier qui passait par-là et qui n’a pas détourné le regard. Bien au contraire. «Je ne peux m’empêcher de penser que si nous avions agi plus vite, il serait encore vivant. Il luttait vraiment pour sa survie. Je ne pouvais rien faire de plus que de lui dire de ne pas bouger et d’essayer de le soulager comme je pouvais (…) Il saignait et se tordait de douleurs mais je n’avais qu’un parapluie pour l’abriter (…) Je voulais soulager ses souffrances. Donc je lui parlais. J’aurais voulu faire davantage (…)», confie-t-il, ému, dans les colonnes de l’express samedi.

 

Et résonnent en nous les paroles du sage Gandhi : «Vous ne devez pas perdre espoir en l’humanité. L’humanité est un océan : même si quelques gouttes sont souillées, l’océan ne le devient pas.» Que Rohit Gobin ne soit jamais oublié ! Que justice lui soit rendue !