• La jalousie amoureuse : quand ça va trop loin…
  • Disparition du vol Malaysia Airlines MH 370 : c’était il y a 10 ans...
  • 13es Jeux d’Afrique : «Moris casse paquet» avec 25 médailles
  • Laura Mooneesamy : quand Gold Models va d’aventure en aventure
  • Accidents fatals : quatre familles pleurent leurs proches partis trop tôt
  • «Ratsitatann» : un pièce mauricienne/malgache pour «enlever le flou»
  • The Two : explosion de blues créole bientôt
  • Un jeune couple crie à la négligence médicale après le décès de son nourrisson - Kimy et Julien : «Deziem tibaba nou perdi par fot lopital»
  • Maurice vs Tchad : le Club M compte sur le soutien de son public
  • Agression mortelle à Cité Mangalkhan - Læticia Laviolette : «Lion Vibe ti deza menas mo konpanion Damien»

Retour à la médiocrité de la realpolitik !

Comme s’il fallait descendre rapidement de ce nuage rafraîchissant de bien-être. Comme s’il fallait démontrer, concrètement, la fermeture de la belle parenthèse magique de ces Jeux des îles.  Comme s’il fallait retourner brutalement sur terre après dix jours passés hors du temps sur une planète ô combien vibrante. La vitesse à laquelle l’actualité politique reprend le dessus sur notre rêve patriotique, vécu intensément, nous rappelle qu’on est bien à Maurice, au pays où la politique s’érige au-dessus de tout ; au pays où, faut-il le préciser, les discours politiques traduisent la hauteur des hommes, sinon leur mentalité.

 

Et c’est ainsi que nous avons assisté au premier duel à distance Jugnauth/Ramgoolam vendredi dernier. Voici donc le Premier ministre, revigoré après le succès des Jeux des îles, qui croit à tort, que la population est en «communion» avec son gouvernement. Qu’il sache que cet esprit rassembleur qui a unifié le peuple n’a rien à voir avec les dirigeants du jour. Nos athlètes, démontrant, au contraire, à quel point la politique mauricienne, faite de copinage et encourageant la culture de l’incompétence, est à l’opposé de leur milieu, où seul l’effort conduit à la réussite. En sport, on ne triche pas. En politique oui ! À Rivière-du-Rempart, Pravind Jugnauth lance sa campagne pour l’élection partielle… sans présentation du candidat.

 

À croire qu’il n’est pas important pour les habitants de la circonscription de connaître l’identité de celui ou celle qui sera aligné(e) pour, en cas de victoire, les représenter à l’Assemblée nationale. Et ce, parce qu’estime le Premier ministre, les habitants devraient voter pour le candidat choisi uniquement car «li pou en lokazion exprim zot rekonesans anver SAJ».

 

Qu’importe donc le choix, il faut désormais dire oui, non pas pour valider une voix, mais donner son vote en signe de remerciements. Comme une récompense ! SAJ a servi la région, alors, on choisit le candidat orange, peu importe son identité, sa personnalité, ses capacités. Devrait-on s’étonner d’hériter ensuite des Tarolah ou des Rutnah au Parlement ? Soit Pravind Jugnauth prend vraiment les citoyens de la circonscription de Rivière-du-Rempart pour des imbéciles, et pense que ceux-là ne méritent pas de connaître le nom du futur candidat, alors que la campagne pour la partielle est déjà lancée. Soit, il tente de nous faire avaler une fausseté, sachant bien que le pays se dirigera directement vers les prochaines législatives. Dans les deux cas, cela traduit l’idée qu’il se fait des citoyens.

 

Faut dire, qu’en face, Ramgoolam ne fait pas mieux. Quatorze ans au pouvoir, éjecté brutalement de sa circonscription en 2014 par plus de 3 000 voix d’écarts après les scandales qui ont secoué son régime, le leader rouge est loin d’être crédible quand il accuse le gouvernement actuel de «népotisme et de corruption» se rend ridicule en tentant d’établir une ressemblance avec Mandela : «Nelson Mandela avait lui aussi été traité de tous les noms par le gouvernement réactionnaire d’Afrique du Sud. Il avait fait l’objet de toutes sortes de menaces, mais il avait affirmé que s’il fallait mourir, il mourrait, mais qu’il ne céderait pas.» Le leader rouge croit-il vraiment qu’il peut insulter notre intelligence avec pareille comparaison ? Mais nous devons être d’accord avec lui sur un point. Même s’il est atteint d’amnésie, ayant oublié que la situation n’était pas meilleure sous son leadership, le chef des Travaillistes a raison de souligner que ce gouvernement attaque la liberté d’expression. Du reste, c’est ce sentiment qui provoque les soupçons autour de la déportation de Shameem Korimboccus de Dubaï. Si le Premier ministre dit ignorer pourquoi ce citoyen mauricien a été expulsé, il est impératif qu’il prenne connaissance des causes de l’arrestation d’un Mauricien dans un pays étranger.

 

Parce qu’il est tout aussi primordial que ce soit pour Shameem Korimboccus ou pour la population, de savoir le sens réel derrière ce retour obligatoire au pays. D’autant plus qu’il s’agit d’un citoyen connu pour ses critiques envers le gouvernement et qui a déjà été averti dans le passé des plaintes du pouvoir mauricien face à ses publications. La coïncidence de sa déportation avec la campagne électorale est trop douteuse pour que le gouvernement n’éclaircisse pas la situation. Quelle médiocrité ce retour à la realpolitik !
 

Ajouter un commentaire

Filtered HTML

  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Tags HTML autorisés : <a> <em> <strong> <cite> <blockquote> <code> <ul> <ol> <li> <dl> <dt> <dd>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.