Publicité
Par Yvonne Stephen
6 septembre 2025 18:54
Des relations en ICU. Néanmoins, le pronostic vital ne semble plus être engagé. Une perfusion de communication a permis de rétablir une meilleure entente entre le ministre de la Santé, Anil Bachoo, et les médecins de l’établissement hospitalier SAJ. L’élu du PTr s’est entretenu avec le personnel soignant en fin de semaine et a évoqué des «échanges ouverts et constructifs».
Un proche du ministre rappelle que la démarche d’Anil Bachoo est d’agir dans l’intérêt de tous.tes : personnel et patients.es. Le principal concerné l’a lui-même dit dans un post Facebook après une visite à l’hôpital SSRN : «Ce n’est qu’en étant présent sur le terrain que je peux véritablement comprendre la réalité et m’assurer que les besoins de nos citoyens sont satisfaits.» Du côté des médecins, on estime qu’il faut attendre voir. Néanmoins, les propos d’Anil Bachoo laissent un goût amer chez certains.es practiciens.nes.
Pour l’instant, le cœur du problème semble avoir des battements réguliers, avec une volonté affichée d’œuvrer dans la même direction. Un meilleur service pour les patients.es et de meilleures conditions de service pour ceux.celles qui les soignent. Néanmoins, au courant de la semaine, la décision de certains docteurs du SAJ Hospital de ne pas assurer leurs heures supplémentaires a quelque peu ralenti les opérations de cet établissement de l’est de l’île (selon le ministre de la Santé la situation est presque revenue à la normale). Il s’agissait d’une des conséquences de la prise de position d’Anil Bachoo après sa visite surprise à l’hôpital, dans la nuit du 27 au 28 août.
«J'ai été consterné de constater que le nombre de médecins prenant en charge les patients aux urgences était bien inférieur à celui prévu pour la garde de nuit. Pendant ce temps, près de 50 patients attendaient, la plupart souffrant et en détresse», a écrit le ministre sur son réseau social. Anil Bachoo a, dans la foulée, évoqué des sanctions disciplinaires contre les responsables de la négligence et a affirmé qu’aucun comportement irrespectueux ou défaillant envers les patients ne sera toléré. Il a également annoncé qu’une équipe spéciale serait appelée à mener des visites surprises dans tous les hôpitaux pour garantir discipline et responsabilité : les Special Monitoring Teams (voir hors-texte).
Cette prise de position a provoqué l’agacement des médecins qui se sont exprimés en ce sens, regrettant que le ministre ait préféré les accusations au dialogue. La Medical and Health Officers Association a publié un communiqué précisant que les médecins étaient bien présents ce soir-là. La Government Medical and Dental Officers Association a également pris la parole pour appeler au dialogue constructif tout en précisant que le personnel soignant évolue dans des conditions difficiles avec, entre autres, un véritable problème de manque d’effectif.
Cette semaine, le système de santé local était au centre de tous les débats ; observateurs et parties prenantes appelant à des changements systémiques afin de moderniser et d’optimiser une structure qui semble être à bout de souffle.
Special Monitoring Teams : soutien ou pression ?
Le ministère de la Santé a lancé de nouvelles Special Monitoring Teams, chargées de visiter les hôpitaux à toute heure pour relever les problèmes et en rendre compte directement au ministre. Présentées comme un outil de soutien plutôt que de contrôle, par les autorités, elles visent à améliorer l’organisation et la qualité des soins. C’est le Dr Vasantrao Gujadhur qui est aux commandes. Mais les syndicats restent méfiants : ils redoutent que ces visites se transforment en surveillance du personnel médical déjà soumis à une forte pression, plutôt qu’en véritable appui au service public de santé.
Publicité
Publicité
Publicité