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Par Qadeer Hoybun
2 septembre 2016 03:40
Jonathan Charlot et Chandrine Perrinne resteront dans l’histoire comme étant les premiers athlètes de la Fédération mauricienne de jiu-jitsu (FMJJ) à avoir remporté une médaille d’or chacun aux championnats d’Afrique. Ils ont brillé dans les stylesne wazaet fightingremportant ainsi deux médailles d’or chacun.
«C’est une performance plus que satisfaisante car nos deux seniors ont rempli leur contrat. Jonathan n’a pas eu la partie facile avec des compétiteurs très aguerris alors que Chandrine a eu un parcours moins compliqué. Maintenant que nous avons conquis l’Afrique, il nous faut maintenir le niveau», déclarele président de la FMJJ Nuvin Proag.
Ancien judoka de carrière et aujourd’hui reconverti dans le jiu-jitsu, Jonathan Charlot a effectué là sa première sortie dans une compétition africaine. Aligné chez les -77 kg hommes, cet ancien membre de la sélection nationale de judo s’est imposé en jiu-jitsu fightingavec des victoires contre un Ivoirien, un Sud-Africain avant de se défaire d’un Sénégalais en finale. Dans le style ne waza, il signera deux victoires contres deux Sud-Africains avant de prendre le dessus sur un Tunisien en finale.
«Ce titre africain est une grande fierté pour moi. C’est super agréable car nous avons fait une bonne préparation avant le départ et le travail a fini par payer. Avant cette compétition, j’ai dû perdre 10 kg pour pourvoir être aligné dans cette catégorie, et je dois dire que le travail physique et mental que nous avons eu a été très utile. Maintenant je vais continuer à travailler aussi dur, car il y a les championnats du monde qui arrivent en novembre et j’aimerais bien pouvoir y participer et pourquoi pas faire une aussi bonne prestation», commente un Jonathan Charlot qui espère bien se faire un nom sur la scène internationale et pourquoi pas en 2017 avec la tenue des World Combat Games.
Ancienne pensionnaire du Judo Club de Citronnelle, à Rodrigues, cette consécration aux championnats d’Afrique de jiu-jitsu restera, à jamais, un grand moment dans la carrière de Chandrine Perrinne.
«C’est ma première participation à un championnat d’Afrique. J’ai fait beaucoup de tournois open durant ma carrière de judokate, mais je n’ai jamais participé à une compétition continentale et je dois dire que j’en suis extrêmement fière. Ce titre de championne d’Afrique est très important pour moi, car ce n’est ni un titre national ni régional, mais un titre continental, ce qui me rend encore plus fière. Je remercie Nuvin Proag et Nicolas Hery pour la préparation que nous avons eue ainsi que nos sponsors pour nous avoir permis de prendre part à cette manifestation», déclare Chandrine Perrinne.
Cette dernière, alignée dans la catégorie des -62 kg, a signé deux victoires contre une Ivoirienne et une Sud-Africaine en fighting et une Sud-Africaine en ne waza. La jeune femme a, maintenant, les yeux rivés sur les mondiaux de Pologne qui arrivent en fin d’année.
Ces deux combattants étaient accompagnés d’un autre jiu-jitsuka, en l’occurrence Ryan Proag. Ce junior de 18 ans n’a pas eu froid aux yeux en défiant des athlètes seniors dans la catégorie de -69 kg. Le jeune Mauricien est revenu de cette compétition avec deux médailles d’argent qu’il a décrochées après avoir atteint les finales de sa catégorie.
«En fighting, il gagne contre un Sud-Africain et perd la finale contre un Ivoirien et enne waza, il gagne contre deux Sud-Africains avant de s’incliner devant un autre représentant du pays de Mandela. Il est bon de savoir que cette compétition est un test pour lui, car cela va lui permettre de jauger le travail qui l’attend, et aussi de savoir où se situe son niveau», souligne Nuvin Proag.
La prestation de ces trois athlètes confirme ainsi leurs récentes sortie à l’Open de Madagascar au début du mois où Jonathan Charlot avait remporté deux médailles d’or, Chandrine Perrinne une médaille d’or en combat et une d’argent en ne wazatandis que Ryan Proag avait ramené l’or en fighting.
Avant l’exploit de Jonathan Charlot et de Chandrine Perrinne, Denis Douce, qui s’est aujourd’hui reconverti dans l’arbitrage, a été le premier représentant de la FMJJ à participer aux championnats d’Afrique. En 2012, lors de cette participation, le Mauricien avait remporté une médaille d’argent avant de rééditer cette performance à sa seconde participation en 2014.
Les Mauriciens n’ont pas seulement été à l’honneur sur le tatami lors de ces championnats d’Afrique de jiu-jitsu mais aussi sur le plan administratif. Durant ce tournoi, l’Union africaine de jiu-jitsu (JJAFU) a tenu son assemblée générale élective.
Ainsi, c’est le Mauricien Nuvin Proag qui a été élu à la présidence de cet organisme pour les quatre prochaines années. Celui-ci, qui officie au poste de président de la Fédération mauricienne de jiu-jitsu (FMJJ), succède au Camerounais Colince Tchinda. Ce faisant, le dirigeant mauricien se voit automatiquement propulsé au poste de vice-président de la Fédération internationale de jiu-jitsu (JJIF). Il aura ainsi la convenance de siéger au sein de cette instance.
«C’est à la fois un honneur pour Maurice, mais, aussi, une opportunité de développer le jiu-jitsu sur le continent africain. Les gens qui ont placé leur confiance en moi partagent le même objectif que j’ai, qui est de faire sortir la discipline du continent et de faire valoir le niveau africain sur le plan mondial. Pour cela, il y a plusieurs axes que nous devons prendre en considération comme offrir plus d’opportunités techniques aux sportifs, la formation des arbitres et d’autres projets encore. Si nous parvenons à faire tout cela, alors nous pourrons rivaliser avec les pays européens. Le jiu-jitsu africain a un énorme potentiel, mais pour pouvoir se faire reconnaître sur le plan mondial, il nous faut mettre en place un plan d’action qui le fera progresser dans ce sens»,souligne Nuvin Proag.
Ce dernier est, d’ailleurs, d’avis que tous ces développements vont contribuer aux projets de la fédération internationale qui est de faire entrer le jiu-jitsu aux Jeux olympiques.
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