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Samir Sobha : «Le travail peut vraiment commencer»

5 mai 2014

Monsieur le président, enfin soulagé après la lettre de confirmation de la FIFA ? 

 

Ce n’est pas une question de soulagement ou pas. Je n’avais pas de doute que tout allait rentrer dans l’ordre. À vrai dire, c’est plutôt de la satisfaction que les choses soient finalement en règle après plusieurs mois de contestation. Il était temps que tout cela finisse dans l’intérêt du football. C’est la discipline qui était le plus grand perdant et cela parce qu’un groupe de dirigeants n’arrivait pas à accepter l’exercice démocratique des élections. Chose faite maintenant et tournons la page pour œuvrer pour le football.

 

Quel genre de présidence allez-vous exercer ? 

 

Le travail peut vraiment commencer. Il faut reconnaître que durant ces six derniers mois, les choses roulaient au ralenti à la fédération. On expédiait les affaires courantes car les décisions importantes, on ne les prenait pas afin de ne pas embarrasser qui que ce soit. À présent, on passe à un autre cap. Il y a tellement de choses à faire pour le football mauricien. Je prends l’engagement de mener à bien plusieurs projets qui me tiennent à cœur. J’ai toujours été une personne de proximité. En tant que président, je le serai davantage et surtout proche de la grande famille du football.

 

Est-ce que vous comptez solliciter l’aide des membres du groupe d’alternance pour la bonne marche du football mauricien ? 

 

Le temps des querelles inutiles et des enfantillages est révolu. Il nous faut passer à autre chose et mettre la politicaillerie de côté. Seul le football compte pour moi. Je prône une présidence d’ouverture. Tous ceux qui veulent apporter leur aide au football mauricien sans aucune démagogie et de ‘hidden agenda’ seront les bienvenus. Peu importe le camp d’où ils sont issus. Personne ne détient la connaissance universelle. Si dans l’autre groupe, il y a des gens qui tiennent vraiment à cœur le football mauricien et s’ils veulent sincèrement apporter leur pierre à la reconstruction de cette discipline, la porte leur sera ouverte.

 

Quels sont vos projets immédiats ? 

 

On ne va pas se leurrer. Le football mauricien a besoin de se réinventer. Sans vouloir critiquer qui que ce soit, il faut se rendre à l’évidence que notre football doit sincèrement aller vers une révolution. Depuis l’avènement de la régionalisation il y a une douzaine d’années, il y a eu de sérieux manquements. Les autorités se sont juste contentées d’implanter un système sans mettre les moyens nécessaires pour sa réussite. Rien n’a suivi dans aucun secteur. Il faut une transformation complète. De l’administration, au Club M en passant par les clubs, les différents championnats et la formation, tout est appelé à être chamboulé. L’image de la MFA et de notre football doit être refaite. Chaque chose en son temps sans trop tarder, bien sûr.

 

Où en est-on avec la mise sur pied d’une ligue semi-professionnelle ? 

 

Sur ce sujet, il y a tellement de choses qui ont été dites maladroitement. Dans le projet gouvernemental, le projet initial était le retour des anciens clubs. Au final, ça risque d’aboutir sur une ligue semi-professionnelle avec des firmes des corps paraétatiques. Plusieurs réunions ont eu lieu entre la MFA et le ministère. Il faut être clair sur un point. À aucun moment, la MFA n'a donné son accord total au projet préconisé par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Toute décision finale émanant de la MFA, passera par l’assentiment de ses délégués. Le choix vers la formule choisie par le MJS doit être entériné par une assemblée générale de la fédération. Ce n’est pas à moi en tant que président ou mon comité de décider au nom de tous les clubs qui sont affiliés à la fédération. Dans ce débat, chacun a son opinion. Bientôt, les clubs se réuniront sous l’égide de la MFA pour s’exprimer sur la marche à suivre en leur âme et conscience.

 

Comment sont les relations entre la MFA et le ministère après la mini-crise autour des allocations financières aux clubs ? 

 

Beaucoup de choses ont été mal interprétées lors de cette histoire d’allocations financières aux clubs. Chaque entité a assumé son rôle au final et ce sont les clubs, les footballeurs et le football qui en sont sortis vainqueurs. C’est ça mon objectif. Le ministère de la Jeunesse et des Sports demeure un partenaire important pour la MFA dans la réussite du football. La MFA et le MJS sont un binôme complémentaire. Nous sommes appelés à travailler ensemble. Cependant, chacun a sa propre identité, car il ne faut pas oublier que la MFA est redevable envers les clubs et la FIFA. Autant que nous respectons le ministère, il doit en être de même à notre égard. Et ainsi, tout sera toujours au beau fixe.

 


 

 

La contestation plane toujours

 

La nouvelle est tombée le 1er mai. C’est en décembre 2013 qu’un tribunal d’arbitrage a été institué pour se pencher sur la légitimité de l’assemblée générale élective de la MFA, tenue en octobre 2013. C’est suite aux conclusions du rapport de tribunal soumis mercredi à la MFA et expédié par cette dernière à Zurich que la FIFA a donné son verdict pour officialiser les choses à la tête de l’instance fédérale mauricienne.

 

Le tribunal était présidé par Me Ivan Collendavelloo, avec comme assesseurs Mes Ravi Yerrigadoo et Jaykar Gujadhur. Toutefois, le groupe d’alternance mené par Anwar Elahee, affirme ne plus reconnaître ce tribunal depuis mars 2014 pour avoir laissé traîner les choses.

 

« On a accordé plusieurs délais pour que le tribunal livre son verdict. Les choses n’ont pas évolué et nous avons décidé de ne plus reconnaître ce tribunal depuis le 1er mars et nous avons avisé la FIFA. D’ailleurs, nous avons entamé une action en cour pour contester la légitimité de ce tribunal. Et là comme par enchantement, un rapport est rendu public à la veille d’un délai fixé par la FIFA », fait remarquer Anwar Elahee sur ce nouveau développement.

 

L’affaire sera entendue en cour demain. « Je tiens à préciser que nous ne contestons nullement la MFA ou la FIFA mais la légitimité de ce tribunal d’arbitrage. D’ailleurs, nous n’avons pas prêté attention au contenu du rapport mais sa conclusion ne nous surprend guère après tout ce qu’on a assisté depuis le début. Ça n’a pas été sérieux ! », dit le porte-parole du groupe d’alternance.

 

Jusqu’où ira ce groupe dans son combat ? « Nous ne sommes pas là pour prendre en otage le football à Maurice. Nous avons des dirigeants qui œuvrent vraiment pour le football, contrairement à la MFA qui parle de tout sauf de football. Je vous fais remarquer que la direction de la MFA est composée des dirigeants qui sont là depuis 2010 sauf Vinod Persunnoo. Quel est le bilan de ces personnes pour le football mauricien depuis 2010 ? Il n’y a qu’à voir l’état actuel de notre football et les scandales qui l’entourent pour s’en rendre compte », souligne notre interlocuteur.

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