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18 octobre 2025 17:22
Pour ces jeunes dévots, ce geste va au-delà du rituel : c’est un acte de foi et de paix qui rappelle que Divali n’est pas seulement une fête que l’on célèbre pour ses illuminations et ses sucreries, mais avant tout une lumière qui éclaire chaque cœur face à l’obscurité.
Sous le ciel étoilé de Grand-Bassin, un groupe de jeunes se prépare à vivre un moment empreint de foi et de symbolisme. On les appelle les bhaktas, un mot issu du sanskrit et qui veut littéralement dire dévot. Ainsi, le bhakta est une personne animée par la bhakti, c’est-à-dire la dévotion envers une divinité.
Ce soir, à l’occasion de Divali – la fête de la lumière célébrée ce lundi – ils allumeront 1 008 lampes autour du lac sacré, un choix qui n’a pas été fait au hasard, puisque dans la tradition hindoue, ce chiffre, tout comme le 108, est considéré comme spirituellement très propice, symbolisant l’unité, la prospérité et la lumière intérieure. À travers ce geste collectif, ces jeunes souhaitent répandre un message de paix et d’espérance et raviver le vrai sens de Divali, cette fête où la lumière triomphe de l’obscurité, et le bien du mal.
Pour ces volontaires, souvent engagés dans des activités spirituelles et communautaires tout au long de l’année, cette initiative est bien plus qu’un rituel : c’est un acte de dévotion et de partage. Chaque lampe, soigneusement déposée sur les rives, représente une prière, une pensée de paix ou un vœu pour un monde meilleur.

Ce soir, ils seront environ 500 jeunes, venant des quatre coins de l’île et provenant de différents groupes religieux, à se réunir pour ce moment hautement symbolique. Yanish Mohall, fondateur du groupe Jai Shankar, explique la démarche :«Nous organisons cette activité pour Divali chaque année depuis 2019. Le chiffre 1 008 est très positif dans l’hindouisme. Nous ne cherchons pas à nous montrer, mais à démontrer que l’on peut célébrer Divali dans une ambiance spirituelle. Nous préférons rassembler nos jeunes pour allumer les lampes et participer aux poojas, plutôt que de les laisser succomber à d’autres fléaux de la société. C’est aussi une manière de respecter Divali pour ce qu’elle est vraiment.»
Et cette année, la célébration a une signification encore plus spéciale. «Divali coïncide avec le Chak Masik, qui est un mini pèlerinage. Nous allons donc nous rencontrer au La Marie Gangaadhaar Shiv Mandir, à 19 heures, pour le Masik Shivaratri Padh Yatra, et ensuite nous allons marcher jusqu’au lac sacré où nous allons procéder au Shiv Abhishek à 22h30, avant d’allumer les 1 008 lampes autour du Ganga Talao.»
Accueillir la déesse Lakshmi
Abhi Pokhun fait lui aussi partie du Jai Shankar Group et, pour lui, Divali – aussi appelé Diwali ou Deepavali – n’est pas seulement la victoire du bien sur le mal dans sa forme abstraite, mais aussi à l’intérieur de chacun. «C’est un moment de réflexion pour nous, l’occasion de prendre de bonnes résolutions», explique-t-il. Le jeune homme insiste sur l’importance du chiffre 108 dans la spiritualité hindoue, souvent lié aux 108 noms de divinités et présent dans les mantras, prières et rituels. «Le chiffre 1 008 est considéré comme 108 fois plus puissant et symbolique. En allumant ces 1 008 diyas pour la déesse Lakshmi, nous l’accueillons dans nos cœurs et lui demandons de veiller sur nous avec prospérité, abondance et richesse.»
L’initiative au Ganga Talao, dit-il, prend doucement de l’ampleur. «Nous invitons chaque année encore plus de jeunes à nous rejoindre. Il est important, en tant que jeunes, de rester connectés à notre culture et de faire en sorte que nos traditions continuent de garder leurs valeurs pour les générations futures», ajoute-t-il. Le Deepotsav – festival de lumière – comme l’explique Abhi Pokhun, rassemble toutes les générations, tout en mettant l’accent sur les jeunes, qui marchent, prient et allument les lampes ensemble devant le Mangal Mahadev, animés par la bhakti et la shraddha, ces sentiments de dévotion et de foi profonde.
Kushal Molaye, de la Mahakaal Association, souligne la portée spirituelle de ce rituel : «C’est un acte de dévotion puissant. Divali est l’un des festivals les plus sacrés et joyeux de l’hindouisme, célébrant la lumière qui triomphe des ténèbres, le bien sur le mal, et la connaissance qui dissipe l’ignorance. Organiser cette activité auprès des jeunes est une manière de préserver nos traditions ancestrales et, à travers ces actions, de les aider à rester loin de certains fléaux de la société comme la drogue ou l’alcool.» En allumant ensemble ces 1008 lampes, ces jeunes souhaitent offrir une prière pour la paix, la prospérité, la pureté intérieure, et pour que la lumière divine brille dans chaque cœur.
Plus qu’un simple rendez-vous devenu désormais annuel, cet événement est pour les jeunes l’occasion de se retrouver, de partager un moment de dévotion et de célébrer Divali dans une atmosphère spirituelle et collective. Avish Teeluck, des Shiv Shakti, en est convaincu : cette action a une portée bien au-delà du rituel lui-même, en inspirant les jeunes à rester connectés à leur culture, à leurs traditions et à leurs valeurs spirituelles. «Cette année, environ 400 à 500 jeunes participeront, et à travers cette action, nous voulons montrer que célébrer Divali dans un environnement spirituel est possible, tout en encourageant d’autres dévots à se joindre à nous. Au fil des années, allumer les lampes est devenu un rituel pour nous chaque Divali. Il est important que les jeunes restent dans la bonne voie et que Divali soit célébrée comme un festival spirituel.»
C’est ainsi que ce soir, 1 008 lampes scintilleront autour du lac sacré dans un élan de foi, de paix et de spiritualité.
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