Publicité
19 août 2016 13:02
Elle met de l’ordre dans ses cheveux, un peu plus de noir sur les yeux, du fard sur les paupières, et la voilà qui s’avance. Elle est prête. À un détail près toutefois ! Il ne lui manque que la couronne et l’écharpe de Miss Mauritius– en sa possession depuis le samedi 6 août.
Une fois coiffée de la… tiare, sous l’œil et les directives de laone & onlyPrimerose Obeegadoo, l’organisatrice du concours, Bessika Bucktowar, 21 ans, s’avance, souriante, prête à procéder à l’exercice de questions-réponses que lui imposent ses nouvelles fonctions. Une semaine à peine depuis son élection, elle a déjà développé quelques automatismes. Le buste droit, le regard caméra, les photographes et les séances photos ne lui font plus peur. «Je peux sembler sûre de moi, confiante, mais en fait, je suis une personne très réservée», lâche la jeune femme, une habitante de Triolet.
Mais elle compte bien, précise-t-elle, dompter très vite cette timidité. C’est d’ailleurs, souligne-t-elle, une des raisons ayant motivé sa participation au concours de beauté national : «Je voulais vivre une aventure dans laquelle je pouvais exprimer ma personnalité et surtout assumer la personne et la femme que je suis.» Et elle a aussi, avoue-t-elle, été inspirée par la Miss précédente, Danika Atchia, qui, lors de son élection l’année dernière, l’a fait rêver.
Un an plus tard, elle a fait de ce rêve une réalité. Sa couronne – quoique pas très stable sur sa tête –, Bessika dit vouloir la porter dignement. Pas question que son rôle se résume à être belle. Elle préfère l’idée que la Miss Mauritiussoit porteuse de messages et soit capable de contribuer à son niveau – et la couronne aide, dit-elle – pour une meilleure île Maurice. Cliché : «Non… C’est ce que nous voulons tous : continuer à vivre en paix et si je peux aider, pourquoi pas ?»
Portée par son titre, elle n’est motivée que par une seule chose : être à la hauteur de ce pour quoi elle a été élue.«J’ai certes été élue par les membres du jury, mais j’ai aussi été plébiscitée par les votes du public. Et pour moi, cela est très réconfortant et je vais faire en sorte d’honorer au mieux cette responsabilité.» De son petit nuage de bonheur, elle savoure les félicitations et les encouragements, s’amuse des remarques et autres commentaires sur son passage et balaie d’un revers de la main les critiques ainsi que les blagues qui circulent sur elle sur Facebook, notamment la vidéo faisant référence au chien qui s’est invité à la finale et à son combat contre les chiens errants.
Comme investie d’une mission, la toute jeune Miss, qui dit avoir toujours appris de ses erreurs, reconnaît qu’elle a beaucoup à apprendre : «Je ne prétends pas tout savoir. Je ne dis pas non plus que je serai la meilleure des Miss, mais je compte me donner au maximum. Je vais me nourrir de tout ce qu’on m’offre : les formations, les coachings et les conseils; et je serai une Miss qui reste fidèle à la femme qu’elle est. Et je voudrais aussi que les Mauriciens soient fiers de moi.»
Car Bessika, «aidée du comitéMiss Mauritius», voudrait incarner au mieux la femme mauricienne, celle qui «sait tout faire, qui peut tout faire». Évoquant cette phrase, elle pense tout de suite à sa mère Yodisha, sa «complice», son «modèle»,son «exemple», celle qui l’a élevée seule depuis qu’elle a 8 ans. Jour après jour, elle l’a vue se battre pour construire leur petite vie qui lui permet aujourd’hui –, avec son petit frère Avish et sa petite sœur Yana – d’avoir des rêves et des projets.
Étudiante en deuxième année de psychologie, Bessika – qui a aussi commencé un travail sur elle-même pour corriger son plus gros défaut, la ponctualité –, se prédestine à exercer comme psychologue et voudrait vraiment réussir son année de règne. La première étape franchie, à savoir les sélections, les préliminaires et la finale, elle espère maintenant passer à la vitesse supérieure : «J’adore les enfants et je voudrais vraiment me servir de mon titre pour lutter aux côtés des enfants diabétiques. Il y a des ONG qui font un travail exemplaire et je voudrais m’associer à eux. C’est un mal qui mérite toute notre attention et moi, je compte en faire mon cheval de bataille.»
Son autre challenge : faire briller Maurice autant qu’elle peut : «Quand on choisit de participer à ce genre de concours, c’est aussi se dire qu’on a un devoir de représenter au mieux notre pays et je compte tout faire pour être une digne ambassadrice.» Celle qui adore le shopping, la mode (depuis toujours), la cuisine et le sport, et qui aime être entourée d’amis vrais et sincères, caresse aussi le rêve de fonder un jour une famille : «L’idéal serait de me marier à 28 ans. Mais si d’ici là je ne travaille pas encore, je repousserai ce désir…»
Car pour elle, une femme complète, c’est surtout une femme épanouie et indépendante. Un peu, dit-elle, comme la femme mauricienne qui l’inspire tant…
Pour elle, le public et les membres du jury ont fait le bon choix. «Je n’ai pas de doute que Bessika sera une bonne ambassadrice de beauté», nous confie Primerose Obeegadoo qui s’insurge également contre ceux et celles qui font des commentaires sur son concours : «C’est trop facile de critiquer. L’histoire de Miss Mauritius, c’est 46 ans de lutte pour tenir ce concours. On va tout faire, offrir tout le soutien possible pour permettre à notre Miss de briller…»
Publicité
Publicité
Publicité