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11 août 2014 18:43
Qu’est-ce qui le fait donc courir ? Quand on le lui demande, Dean Rungen, 25 ans, détenteur de The Outstanding Young Person Award depuis samedi dernier, n’hésite pas une seconde et lance tout de go : «Je carbure à l’entraide.» Pour lui, et cela depuis toujours, laisse-t-il entendre, le don de soi est une philosophie de vie. C’est pour cela que sa vie s’apparente à un véritable marathon.
Dean est toujours impliqué dans plusieurs choses. Quand cet éducateur de rue n’est pas avec ses «frères» alcooliques, lui qui est actif au sein de divers organismes, est soit avec ses «amis» les toxicomanes, soit avec des travailleurs du sexe, des prisonniers ou encore des SDF, sans oublier les enfants de rue. Bref, avoue-t-il, il n’arrête jamais.
D’ailleurs, à l’heure du rendez-vous, chez lui à Richelieu, mercredi soir, il n’était toujours pas rentré, étant pris dans un de ses nombreux engagements. «Je travaille sur la production d’un CD avec des enfants de rue», nous lance-t-il, lorsqu’il débarque, gonflé à bloc. Cette nouvelle expérience, dit-il, le porte et le transporte. Parce que, pour lui, «tendre une main à l’autre», à «celui qui est à terre», «aux plus démunis des démunis», c’est «essayer d’apporter une différence dans leur vie, même si la récompense n’est qu’un sourire et un merci».
C’est fort de tous ses engagements et de sa dévotion pour les autres, qu’il a pu se distinguer dans la catégorie Leadership humanitaire ou bénévole, du concours organisé par la Jeune chambre internationale de Maurice. Une distinction que Dean accueille, dit-il, avec beaucoup de satisfaction, non pas pour lui, précise-t-il, mais pour que cette récompense rayonne sur toutes ses personnes avec qui il chemine : «Ils sont pour moi comme des role models. Avec eux, j’apprends beaucoup sur la vie et la nature humaine.» Avec son look djeunz, des mèches lui tombant sur le visage et l’arrière des cheveux en dreadlocks, il aime se définir comme un citoyen de Maurice : «Je suis de toutes les couleurs, de toutes les communautés, de toutes les cultures, d’où mon style.»
Diplômé en Community & Social Work de l’Institut Charles Telfair en avril, Dean, qui marche dans les traces de ses très connus parents – Ragini et Cadress Rungen, deux visages qu’on ne présente plus pour le travail qu’ils effectuent depuis de longues années dans le social –, sait depuis toujours que c’est ce qu’il voulait faire : «C’est en moi.»
Anecdote
D’ailleurs, ses parents se souviennent très bien d’une petite anecdote alors qu’il n’avait que 3 ans. «C’était lors d’une activité au Centre de solidarité. Il y avait une animation et les participants devaient jouer de la ravanne. Comme on l’avait emmené avec nous, il évoluait donc parmi toutes ses personnes et n’était absolument pas timide. À un certain moment, c’est de lui-même qu’il a pris une ravanne et depuis ce jour, c’est devenu son instrument de prédilection», se souvient Cadress Rungen.
Sa mère Ragini se rappelle, elle, particulièrement d’un événement qui l’avait surprise : «Il avait peut-être 13 ans et on avait une sortie détente. Le même jour, il a appris qu’un de ses amis était malade et comme il pense toujours à l’autre avant lui-même, Dean a préféré ne pas venir avec nous pour aller voir son ami.»
Dans sa chambre, Dean a créé un monde à son image. Un univers fait de musique – il compose des textes et, en sus de la ravanne, joue de la guitare et du clavier –, où il travaille aussi sur tous les projets relatifs à ses engagements sociaux. Et s’il est un jeune homme bien de son temps, qui adore ses grands-parents, sortir en boîte et, bien évidemment, la musique, Dean, qui rêve d’ouvrir un resto du cœur à Maurice, adore aussi partager des moments spéciaux avec sa famille.
Lorsqu’ils se retrouvent à l’heure du dîner, leurs activités sociales deviennent, par la force des choses, leurs principaux sujets de conversation pendant quelques heures, avant que Dean, très souvent sollicité et impliqué dans plusieurs causes, ne se remette à courir !
Le social chez les Rungen, c’est une affaire de familles : Dean, Cadress, Ragini et le benjamin Sean, 19 ans.
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