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19 octobre 2014 01:26
Il incarne la fragilité de sa musique ; tranquille et romantique. Toutefois, il ne s’agit pas seulement de physique – allure sage, cheveux mi-longs et regard doux –, mais aussi de discours. Volubile, il laisse deviner une réflexion intense. Un regard distancié, mais qui se traduit dans l’émotion, par rapport à sa passion : sa musique qu’il essaie, tant bien que mal, de cultiver. Et cela, depuis toujours.
Des tentatives de partager et de vivre des expériences, il en a fait plusieurs. Comme le dernier concours auquel il a participé, l’année dernière, Nou pays. Nou Lamizik, qui lui a valu la première place.
Mais Julian Seblin, 26 ans, c’est aussi un grand curieux, un touche-à-tout averti, un assoiffé de connaissance. Entre ses années passées au conservatoire de musique François Mitterrand, où il a appris à maîtriser la flûte à bec, et ses expériences de divers concours – Project Star, Mr & Miss Radio Plus (qu’il a gagné d’ailleurs) et MBC Star 2011 –, cet habitant de Trou-d’Eau-Douce, dans l’est du pays, a toujours tout fait pour se nourrir de toutes les opportunités.
Mais à chaque fois, tout le ramène à sa première passion : la musique, ou plutôt le chant. Car Julian, c’est aussi une voix. Cette voix grave qui, souvent – , n’a pas eu de mal à convaincre dans des castings ou des concours lors desquels le chanteur, qui est actuellement à la recherche d’un emploi lié à sa passion, a voulu tester son talent. Loin de vouloir paraître ambitieux ou sûr de lui, Julian sait au plus profond de lui, même si, dit-il, «beaucoup ne croient pas en lui», qu’il a sa place dans le monde musical. «Je ne vais pas sortir des clichés en disant que la musique m’aide à m’exprimer ou encore à me sentir bien. Je chante parce que j’aime le faire et que c’est naturel chez moi», explique le jeune chanteur. «Je dirais que je suis éclectique, pour définir son style…» Si Bob Marley et John Legend se côtoient dans son répertoire, il a toujours, dit-il, puisé tout au fond de lui pour écrire, ou encore pour chanter.
L’écriture
Et depuis quelque temps, il fait tout pour que son rêve de toujours se concrétise, un projet auquel il accorde toute son attention et ses efforts : «Je me vois dans la peau d’un prof de chant ou, si vous voulez, d’un coach vocal.» C’est comme ça qu’il s’imagine dans quelques années. Ce sera pour lui sa façon de montrer qu’il ne perd pas son temps à chaque fois qu’il attrape sa guitare ou lorsqu’il s’isole dans sa chambre pour coucher sur papier ses états d’âme.
Avec la musique, le jeune homme – le cadet d’une famille de trois fils (il y a aussi Timothé, 28 ans, et William, 24 ans) – cultive aussi l’amour des mots, des textes qui lui viennent d’un sentiment ou d’une expérience vécue, heureuse ou pas, et qui devient pour lui, comme une façon de se raconter.
Les deux titres qui lui ont valu son sacre au concours Nou pays. Nou Lamizik : If I can’t have your love et Gigolo, parlent d’elles-mêmes et racontent, dit-il, l’amour. Il y a deux jours encore, il s’est réveillé avec cette envie de coucher sur papier les mots qui se bousculent dans sa tête et qui arrivent à l’improviste. «Dès que j’ai ouvert les yeux, les mots me sont venus comme ça…»
Trente minutes plus tard, le texte était là. Le titre aussi : «En amour, tout n’est pas permis.» C’est de cette façon qu’il a toujours fonctionné. «Dans l’instantané, en me laissant guider par mes inspirations», dit-il. Les épreuves, au fil de ces dernières années, ont aussi contribué à sa transformation. Il y a eu, dit-il, des échecs, des déceptions, des désillusions ou encore des pertes : comme le décès de sa mère Josianne, emportée par la maladie, et qui a été, pour lui, un moment très difficile : «C’est surtout sa transformation physique qui m’était pénible…»
Et dans ces moments-là, c’est à nouveau dans sa musique qu’il se réfugie, ou à l’église où il adore chanter, ou encore au sein du trio qu’il forme avec Thierry Adeline, un cousin, et Fabrice Moonsamy, un ami. Mais Julian est aussi intéressé par tout ce qui touche de près ou de loin à l’audiovisuel. Pour lui, le contact avec les gens est primordial. Ainsi, il se voit aussi dans le mannequinat, faire du théâtre, la comédie, tourner des pubs ou même évoluer dans l’animation : «Je prends tout ce qui vient… C’est un milieu qui m’intéresse.»
Toutefois, Julian ne perd jamais son objectif principal de vue : faire et vivre de la musique. En attendant un débouché, c’est sur sa page Facebook : Julian Seblin-Officiel, qu’il partage ses covers. Sa dernière reprise, Éblouie par la nuit de Zaz, réadaptée à sa sauce, fait d’ailleurs son petit bonhomme de chemin et met bien en avant la fragilité et la sensibilité musicales du chanteur.
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