Publicité

Neena Doohita Ramdenee : Vagues d’espoir

8 février 2015

Neena Doohita Ramdenee

Elle aurait pu partager la passion de son père, Roheet, ex-avocat et magistrat, pour le droit. Mais Neena Doohita Ramdenee, docteur en pharmacie, a plutôt hérité de son goût des autres. D’entrée de jeu, lorsque nous la rencontrons chez elle à Floréal, la vice-présidente de la Society for Aid to Children Inoperable in Mauritius (SACIM) nous prévient : «Je parle beaucoup !» Mais lorsqu’il s’agit des actions que mène l’association qui fait battre son cœur depuis plusieurs années, le nombre de mots, précise-t-elle, ne compte pas.

 


Car dans son cœur, il y a des histoires. Plusieurs. Comme celle de ce bébé souffrant de problèmes cardiaques et qui doit se rendre d’urgence en Inde, ce lundi, pour suivre un traitement : «Il s’agit d’un couple d’enseignants qui a déjà perdu trois enfants auparavant : un premier enfant qui est décédé de maladie, puis des jumeaux qui ont connu le même sort. Avec la naissance de leur dernier enfant, ils ont décidé de se battre pour qu’il n’ait pas le même destin.» Depuis plusieurs jours, Neeta et la petite famille de bénévoles de la SACIM – dont deux médecins – sont sur le pied de guerre pour s’assurer que toutes les conditions soient réunies afin que cet enfant se retrouve vite à Bangalore pour obtenir l’expertise et les soins appropriés.

 


«C’est cela même l’objectif phare de l’association qui a été créée en 1967. Notre mission première est de permettre à des enfants malades, inopérables à Maurice, de retrouver la santé, le sourire, une nouvelle vie, pour ensuite s’intégrer dans la société et reprendre le cours de leur existence», confie Neena, la voix pleine de conviction. «Chaque enfant qui a bénéficié de nos services est aussi suivi par la suite», dit-elle.

 


Belle aventure

 


La vice-présidente de l’association évoque ainsi le cas d’un malade de 50 ans, qui s’était tourné vers la SACIM alors qu’il était enfant et qui, ces dernières années, faisait encore appel à l’association pour son traitement. «Hélas, il vient de décéder alors qu’il subissait une nouvelle intervention», raconte cette curieuse de tout, qui a fait ses études en France (elle est détentrice d’un MBA de Paris Dauphine à la Sorbonne), a vécu et travaillé à La Réunion pendant 20 ans, avant de rentrer au pays pour très vite rejoindre la SACIM. «Un de mes amis était famille d’accueil et avait pris sous son aile un enfant malade. J’ai été tout de suite touchée par cette action et c’est avec l’envie de me mettre au service des autres que je suis rentrée au pays.»

 


Commence alors ce qu’elle appelle «une belle aventure» faite de rencontres, mais aussi d’espoir : «Notre mission première, c’est d’encadrer des parents qui ont des enfants malades et qui ne peuvent être traités ici. Généralement, il s’agit de cas orthopédiques ou encore ophtalmiques et nous travaillons généralement avec des hôpitaux de l’Inde ou encore de l’Australie.»

 


Plus qu’un soutien, la SACIM fait tout ce qu’elle peut pour tout prendre en charge. «Notre rôle premier, une fois les cas identifiés, est de mener une enquête pour voir si les personnes répondent à certains critères. Par exemple, il ne faudrait pas que les revenues des deux parents dépassent Rs 50 000. Puis, on s’occupe du dossier pour que l’enfant touche les Rs 500 000 du Government Trust pour permettre à un malade de se rendre à l’étranger. Puis, on leur trouve les billets d’avion, un logement, car nous faisons en sorte d’envoyer un parent avec l’enfant malade. On leur donne aussi une allocation pour la nourriture, entre autres services. Ceux que nous envoyons en Australie sont placés dans des familles d’accueil», explique Neena qui est ravie du soutien des entreprises dans le cadre de la Corporate Social Responsability (CSR), ce qui permet à l’association de mener à bien toutes ses opérations.

 


Dans sa tête, il y a plein de souvenirs. De sourires. Le verbe rond et chaleureux, le docteur en pharmacie raconte les expériences vécues et précise sa pensée à grand renfort d’images qui lui reviennent en mémoire. Elle revoit, par exemple, le visage de cette fillette de 10 ans, qui souffrait d’un lourd handicap, car elle avait les deux jambes croisées. Pour se déplacer, elle s’aidait d’un skateboard. Puis, ses proches se sont tournés vers la SACIM : «Elle a fait huit mois en Inde et a subi plusieurs interventions. Aujourd’hui, ses deux jambes sont détendues et elle arrive à marcher, certes à l’aide d’une canne, mais elle marche et a retrouvé une vie normale. Elle est aussi championne de javelot.»

 


Ce sont autant d’expériences qui lui donnent, à chaque fois, l’envie de faire plus. Parmi les nouvelles résolutions : rendre l’association plus visible, informer davantage la population sur les services que propose la SACIM, mais aussi permettre à des enfants sourds-muets d’aller se faire soigner et de bénéficier d’implants cochléaires. «C’est formidable de se dire que ces enfants pourront entendre à nouveau», souligne cette maman de deux enfants : Dave, pharmacien, et Ria, neuropsychologue, qui habitent tous deux à La Réunion. Et pour qui le premier des biens, c’est… le cœur !

 

 


 



SOS SACIM : Si vous voulez plus d’informations sur la SACIM qui se trouve à Britannia Road, Vacoas, vous pouvez vous renseigner par téléphone au 696 1842/686 1821 ou par mail : sacim68@intnet.mu. Un site Web est aussi disponible : www.sacim.orange.mu.

Publicité