Le dimanche 17 février, à 14h30, il deviendra le cinquième diacre permanent du diocèse de Port-Louis, lors d'une cérémonie en la cathédrale Saint-Louis. Rencontre.
Quelques secondes suffisent pour confirmer la réputation qui le précède. Steve Dursoniah est posé, calme et a une façon de s’exprimer qui captive tout de suite l’attention. Pesant chacun de ses mots, il a le verbe facile et sait comment faire pour transmettre la sérénité qui semble l’habiter. Pas étonnant pour quelqu’un qui a exercé pendant plusieurs années dans le milieu de l’enseignement pour partager son savoir. «Je compte 29 ans de service et j’exerce maintenant comme inspecteur des écoles», confie Steve Dursoniah, 52 ans.
Le dimanche 17 février, il sera ordonné diacre – le seul cette année – pour le diocèse de Port-Louis, lors d’une cérémonie en la cathédrale Saint-Louis. Cet habitant de Pailles, marié à Rozelle et père de deux enfants, Jordy, 25 ans, et Jendy, 24 ans, deviendra ainsi le cinquième diacre permanent du diocèse de Port-Louis, après que celui-ci avait accueilli, pour la première fois l’année dernière, les diacres Desiré Farla, Josian Labonté, Lindsay Lapoul et Cadress Runghen. «Je ressens en moi de la joie et une paix profonde que je ne peux pas expliquer», ajoute Steve Dursoniah.
Après un cheminement, il s’apprête à vivre un moment très fort : «J’invite tous les Mauriciens à mon ordination et je leur demande de prier pour moi.» Pour lui, cette étape est une suite logique dans sa vie : «Ce n’est pas nous qui choisissons, c’est un appel.» Il parle de son engagement avec beaucoup de tendresse, cite la bible avec le rituel du lavement des pieds – «Jésus n’est pas venu pour être servi mais pour servir…» – et chantonne un titre, The greatest love of all, dont les paroles, «I believe the children are our future. Teach them well and let them lead the way. Show them all the beauty they possess inside… Give them a sense of pride to make it easier…», expliquent sa vocation d’enseignant. Pour lui, ce métier est «une façon de se mettre au service des autres». Et son ordination comme diacre sera comme une nouvelle mission.
Diacre, explique-t-il, signifie «serviteur». C’est un chrétien ayant reçu le sacrement de l’ordination par l’imposition des mains de l’évêque. Il s’agit d’une très ancienne forme d’engagement au service de l’Église, restaurée sous sa forme permanente par le Concile Vatican II. Le diacre permanent fait partie des ministres ordonnés, avec les prêtres et les évêques. Mais les diacres permanents sont, pour la plupart, mariés et exercent une profession. Cet engagement implique donc le conjoint : le jour de l’ordination, l’Église demande officiellement son accord à l’épouse du diacre. «Le diacre a trois missions : l’annonce de la parole, le service de la liturgie et le service de la charité», détaille le futur diacre qui, comme un prêtre, sera rattaché à un diocèse.
Le diacre peut baptiser, bénir les époux lors d'une cérémonie de mariage, dire l'homélie à la messe mais il ne peut pas célébrer l'eucharistie (la consécration du pain et du vin en corps et sang du Christ) ni confesser. Certains diacres permanents sont mariés et continuent à exercer leur activité professionnelle. Pour Steve, son engagement au sein de l'église date de très longtemps : «J'habite à côté de la chapelle Saint Vincent de Paul à Pailles. Depuis ma jeunesse, j'ai été actif dans pas mal de mouvements. J'ai appris à servir Dieu et mes frères à l'école de Marie. Je suis ainsi engagé dans la Légion de Marie depuis l'âge de 15 ans et je me suis senti bien et à ma place.»
Il poursuit : «Ce mouvement m’a permis d’exercer ma vocation de baptisé et je rencontre ainsi beaucoup de joie. Il y a beaucoup de gens qui attendent d'être visités, écoutés et qui ont besoin d'aide. À travers la Légion de Marie, on essaie de donner Dieu en union avec la Vierge Marie. Le chemin le plus court, sûr, direct et parfait pour aller vers Jésus, c'est avec la Vierge Marie.»
S’il trouve son épanouissement dans son métier et ses engagements au sein de l’église, Steve sait aussi que son épouse, avec qui il est marié depuis 27 ans, et ses enfants sont à la source de son équilibre : «J’ai la chance de pouvoir compter sur leur soutien et que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, je peux également dire que j’ai eu la chance de faire ce que je voulais faire. Je savais depuis toujours que je voulais enseigner…» C’est avec le même amour qu’il continuera son cheminement, cette fois investi de sa mission de diacre.