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Vikram Hurdoyal : Savez-vous planter des… fruits ?

18 janvier 2015

Parti de rien, il dirige aujourd’hui une entreprise qui exporte des fruits locaux dans plusieurs pays d’Europe.

Il y a comme une force qui se dégage de lui. Un peu comme ces personnes qui se sont battues pour réussir et qui ne baissent jamais la garde, car elles veulent toujours se surpasser. Et surtout relever les défis. Pour Vikram Hurdoyal, 35 ans, aucune montagne n’est infranchissable.

 


Et tel a été son moteur durant toute sa vie. À 19 ans, peu après avoir bouclé son cycle secondaire à la Shrimati Indira Gandhi SSS à Quartier-Militaire, il décide de prendre sa vie en main et choisit de devenir agriculteur : «J’ai toujours été fasciné par les personnes qui travaillent la terre…» Pour lui, il n’y a pas de doute : c’est son destin.

 


Douze ans plus tard, Vikram, l’aîné d’une famille de quatre enfants, se dit satisfait d’avoir pris la décision de ne pas poursuivre ses études après le collège. Désormais à la tête d’une société qui jouit d’une bonne santé et qui exporte des fruits tropicaux dans plus d’une dizaine de pays, les affaires tournent plutôt bien pour lui.

 


«J’ai travaillé dur»

 


Fier de son parcours, Vikram Hurdoyal aime à répéter qu’il n’a pas volé sa place et que sa carrière, il l’a lui-même construite petit à petit : «J’ai travaillé dur pour être là où je suis aujourd’hui !» Pour y arriver, il n’a pas hésité à donner beaucoup de lui-même : «Au début, j’allais moi-même dans les champs et j’aimais faire cela. Puis, je suis allé de pays en pays avec mes produits, à la recherche de clients.»

 


Le temps des sacrifices est loin derrière lui et il observe aujourd’hui, avec beaucoup d’émotion, son empire : une compagnie dotée d’infrastructures technologiques dans un entrepôt d’environ 10 000 pieds carrés, sur la route côtière de Belle-Mare. C’est d’ailleurs dans son bureau, qui renferme toutes les récompenses qui ont jalonné sa carrière (Spirit & Enterprise Award en 2005, Most Outstanding Agro & Entrepreneur Award en 2006 et Gold Award for Small Enterprises en 2013), qu’il nous reçoit.

 


C’est de là, entre plusieurs coups de téléphone, qu’il dirige les récoltes, le tri et l’emballage de ses produits, avant que ses ananas, letchis, fruits à pain, piments, avocats et autres fruits exotiques ne soient acheminés vers plusieurs destinations, notamment la France, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne et Dubayy. Pour celui qui est marié à Priya, femme au foyer, et est papa de deux filles – Alisha, 10 ans, et Ayushi, 3 ans –, la réputation de sa compagnie est primordiale : «OTF Export Ltée surveille la qualité de sa production, du champ jusqu’à l’emballage. Chaque boîte est clairement étiquetée par rapport à la variété, la taille, la maturité et le poids global du fruit, avec son code (code barres, localisation de la parcelle, date de récolte…»

 


Réveil des jeunes

 


Si, de son propre aveu, il passe la plupart de son temps au sein de son entreprise, Vikram Hurdoyal, également propriétaire de chevaux (il en a cinq), a aussi trouvé le temps de faire de la politique : «J’ai toujours aimé me mettre au service des autres et en devenant président du conseil de district de Flacq, j’ai pu contribuer à améliorer la vie des habitants de la région.» Il se réjouit ainsi d’avoir aidé à améliorer des infrastructures de son village, notamment en misant sur l’asphaltage des routes ou encore sur la mise en place de lampadaires un peu partout : «Comme je suis quelqu’un qui croit dans les bienfaits du sport, j’ai aussi fait construire des terrains de jeux, notamment de tennis et de volley-ball.»

 


Fort de sa popularité et poussé par quelques personnes de son entourage, Vikram a aussi, à la fin de l’année dernière, brigué les suffrages aux législatives. Il s’était alors présenté en tant que candidat sous la bannière de Réveil des Jeunes : «Pour moi, la politique, c’est une façon d’améliorer la vie des gens. C’est pour cela que je me suis jeté dans cette aventure.»

 


Entre porte-à-porte et travail sur le terrain, Vikram, qui distribue aussi des fruits dans des hôtels locaux, dit avoir beaucoup aimé le contact avec les gens. Ayant terminé  en septième position avec 9 775 voix, il ne rougit pas de sa performance : «Certes, je m’attendais à mieux, mais je sais que j’ai donné le meilleur de moi-même. Je sais que j’ai des détracteurs, ils ont d’ailleurs essayé de me déstabiliser. Mais moi, j’ai pris beaucoup de plaisir et cela ne m’a pas découragé.»

 


Même s’il pense, dans un premier temps, prendre quelques mois pour lui, histoire de se retrouver et de se ressourcer, Vikram, qui compte aussi consacrer un peu plus de temps à sa famille, souhaiterait tenter, dans un avenir proche, une nouvelle expérience politique, armé de la même force qui l’a toujours habité…

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